Agen - 47
Ils sont jeunes, moins jeunes, ils travaillent ou pas… Point commun : ils ont de l’énergie et donnent de leur temps au service du climat.
Depuis 2018, les collectifs naissent en France, sans chef à leur tête, pour porter des initiatives de sensibilisation, des actions d’information.
Qu’ils s’engagent dans des actions à court ou long terme, leur détermination reste intacte.
Automne 2018, rappel du contexte : c’est la période du rapport du GIEC, l’ONU lance un message d’alerte, les catastrophes naturelles sont nombreuses en France et dans le monde. Devant cette convergence de faits, de chiffres et d’études, des citoyens démarrent les premières marches pour le climat, ainsi vont naître partout en France les collectifs nommés « Citoyens pour le climat ».
« … Des engagements de citoyens pour des actions choisies… »
« À Agen, dès le départ de ce mouvement, un collectif s’est constitué. Moi, je n’y étais pas et certains qui y étaient n’y sont plus aujourd’hui. C’est un collectif qui se nourrit des engagements de citoyens pour des actions choisies. Les personnes donnent leur temps comme elles le peuvent, sur une ou plusieurs actions et sont libres ensuite de continuer ou pas. Mais si on s’engage sur une action, il faut la mener jusqu’au bout c’est évident » raconte David Arlabosse, un des membres du collectif qui en comprend en ce moment une quinzaine.
Actions de sensibilisations…
En septembre, la dernière marche pour le climat a rassemblé 800 personnes à Agen. Elle venait s’ajouter aux différentes actions de sensibilisation déjà menées telles que « Plastic attack » qui invitait les clients des supermarchés (en accord avec eux) à enlever le suremballage de leurs achats, non nécessaires et de le laisser au magasin dans les caddies.
Informer, sensibiliser les jeunes et les moins jeunes sans donner des leçons et en comptant sur les medias pour faire écho à leurs actions, tel est l’objectif de ce collectif qui se saisit de tout ce qu’ils observent dans leur proximité.
« L’appel des suffoqués »
« Quand on voit la hausse des températures, la canicule de l’an dernier, on a ressenti des difficultés à respirer dans notre ville, très minérale. C’est la réalité, on n’est plus dans les discours d’Haroun Tazieff qui nous montrait dans le monde certains lieux à problème… Ça se passe ici et maintenant » poursuit notre interlocuteur qui avait lancé avec le collectif « l’appel des suffoqués » pour alerter les élus de la ville.
Sachant que la ville d’Agen fait partie des villes en France aux températures les plus élevées durant l’été, et qu’elle ne dispose que d’une piscine et d’un accès à la Garonne très restreint avec des baignades possibles seulement un mois par an, le collectif s’interroge pour aujourd’hui et l’avenir : « Comment les habitants peuvent encaisser ces chocs, se réhydrater tout simplement, voire s’hydrater… L’Agence de l’eau Adour Garonne a donné des projections pour 2050, évoquant un déficit de 50 % d’eau. Il faut agir, nous n’avons plus le temps d’attendre. »
Réunions entravées mais l’action en point de mire
Aujourd’hui fortement contraint dans la réflexion et l’action, le collectif se sent atteint dans sa liberté, liberté de se réunir pour mettre en place des actions et de les mener sur le terrain, alors qu’il y aurait tant à faire. « Ce matin - raconte David Arlabosse - Chloé Morin, une politologue interviewée sur une radio, disait - Quand on ne sera plus en démocratie, on ne s’en rendra même pas compte - Cela fait réfléchir, non ? ».
Pour l’heure, le collectif étudie et répertorie sur le territoire du Lot-et-Garonne les points de livraison d’Amazon, qui se sont multipliés depuis quelque temps : « Nous réalisons la carte des lokers, ces coffres-forts qui sont des consignes sécurisées en accès libre où sont livrés les achats. Il en existe de plus en plus, au fin fond des campagnes comme à côté des supermarchés. Si des emplois sont créés avec Amazon, d’autres emplois, plus nombreux, sont détruits dans le même temps. Il faudra bien évidemment dans ce travail réfléchir à des solutions pour demain, regarder autour de nous avant d’acheter en Chine, s’intéresser à ce qui existe sur son territoire proche…». Le collectif ne manque pas d’idée, ni d’énergie dès lors qu’il pourra passer à l’action.
Entre nous :
> Grande satisfaction : « De plus en plus de gens nous rejoignent mais on est conscient que c’est une bataille à vie. On mise avec optimisme sur la jeunesse. »
> Solutions à trouver prochainement ? « Il faut aller vite, plus vite, plus loin, et être encore plus nombreux. »
Je m’engage à apporter mon expérience sur un projet similaire : David Arlabosse - Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.
Pour les plus curieux : https://citoyenspourleclimat.org/