Toulouse | 31
Nostalgique du savoir-faire de ses ainés et de leur boîte à outils, un ingénieur de l’aéronautique crée un espace de bricolage en libre-service. Ouvert en 2014, l’atelier des bricoleurs est aujourd’hui une SCIC avec le projet d’un « tiers lieu des savoirs manuels » (et numériques) soutenue par des entreprises, des artisans, des associations, tous engagés dans le développement durable et la transmission des savoir-faire. Vous pouvez intégrer l’aventure…
L’atelier des bricoleurs est né à Toulouse à l’initiative de Laurent Huret. Ingénieur dans l’aéronautique, ce fan de bricolage est allé jusqu’à souder un châssis de voiture dans son appartement au 4e étage avec la conscience certes d’être allé trop loin - dit-il avec le sourire - mais aussi celle que la vie en appartement ne favorise ni le bricolage, ni la transmission des gestes dont il a bénéficié. « Le robin des bois » comme il se nomme avec humour a dû œuvrer sur tous les fronts pour créer l’espace, l’aménager, le faire fonctionner, communiquer auprès des futurs utilisateurs et mettre la main à la poche (50 000 euros d’investissement).
Plus de 2000 utilisateurs depuis son ouverture
Sur 450 m2, une vingtaine de postes de bricolage permettent de travailler le bois et le métal. A ce jour, on compte plus de 2000 utilisateurs parmi lesquels 40% de femmes. « Tout le monde ne peut pas avoir un dégauchisseuse-raboteuse chez soi, ou ne serait-ce qu’un établi. J’ai souhaité créer cet espace où l’on pouvait se retrouver, se donner un coup de main, recevoir des conseils, disposer d’outils… L’atelier fonctionne aujourd’hui sans subvention et a créé deux emplois et demi. » raconte le fondateur, aujourd’hui directeur de l’Atelier des bricoleurs au statut de société coopérative d’intérêt collectif (SCIC) à responsabilité limitée. La location de l’espace avec ses outils est tarifée à l’heure et selon les équipements souhaités ; celle-ci varie entre 5 € et 25 € maximum ; il faut ensuite rajouter 30 € d’adhésion. On peut aussi s’inscrire à des formations, des stages. Le dernier avait pour thème la table basse. A la fin de la journée on repartait avec l’objet fabriqué.
Le collectif a donné l’envie d’aller plus loin
Le contexte sanitaire a entraîné des contraintes, des adaptations, des changements d’horaires mais aussi amené la création d’un collectif qui a permis le passage de la SARL à la SCIC, faisant naître dans le même temps au sein de ce collectif un nouveau projet au service des savoirs et savoir-faire durables pour l’environnement fondé sur l’économie locale et circulaire.
S’impliquer dans un projet de « tiers lieu des savoirs manuels » C’est possible.
C’est un bâtiment voisin de 1200 m2 laissé vacant qui a fait émerger le nouveau projet porté par la SCIC avec à ses côtés un groupe de professionnels, utilisateurs du lieu et partageant les mêmes valeurs.
L’objectif : être à la fois, un lieu de travail pour les professionnels et les artisans (un coworking), mais aussi un lieu de ressources pour les structures qui voudraient bénéficier d’un espace adapté pour accompagner des reconversions ou des publics en difficulté et enfin, un lieu ouvert sur le quartier proposant des activités manuelles.
Savoirs manuels et… numériques
De nombreux savoir-faire viendront ainsi se rajouter au bois et à la métallerie : métiers du textile, la tapisserie, la couture, la vannerie, céramique, le travail de la pierre…
L’aspect numérique occupera une place grandissante dans le projet ainsi que le rapprochement auprès de Fablab locaux.
Pour trouver des subventions, la SCIC répond actuellement à un appel à projet à forte dotation (150 000 euros sur 3 ans) nommé « La fabrique du Territoire » proposé par l’Agence Nationale de la Cohésion des Territoires dont le but est de soutenir les acteurs qui transmettent les savoir-faire afin de pérenniser ces derniers.
Pour soutenir le projet, la SCIC aurait besoin …
Pour soutenir le projet, la SCIC aurait besoin certes de soutiens financiers à travers des mécènes mais aussi de personnes compétentes pour communiquer auprès des collectivités locales. « Toute proposition sera la bienvenue dans ce domaine ou d’autres » précise Laurent Huret.
Avec un modèle économique équilibré qui en fait une expérience réussie, l’atelier des bricoleurs souhaite faire converger de nombreux partenaires dans ce nouveau projet. Le dossier détaillé pourra être présenté auprès des personnes intéressées et motivées.
Les Trois coups ! selon Laurent Huret
> Coup de chapeau : « Aux utilisateurs du lieu, l’association les amis du bricolage, qui m’ont soutenu au moment où j’ai dû licencier et dont les membres m’ont permis de constituer la SCIC, passant ainsi d’un projet personnel à un projet collectif qui correspond mieux à mes valeurs ».
> Coup de main : « On aurait besoin d’aller chercher des Collectivités et pour être crédible il faut trouver des mécènes qui par leur soutien financier feraient oublier notre capital propre négatif ».
> Coup de projecteur : « Aux activités qui sont autour de nous, la « fabrique solidaire », « la passerelle Negreneys » et aussi la « rebooterie ». Toutes portent les mêmes valeurs que nous et font un boulot important dans les quartiers QPV ».
Je m’engage à apporter mon expérience sur un projet similaire : Laurent Huret – Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.
Pour les plus curieux : www.atelier-des-bricoleurs.net
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Quand une association culturelle s'appuie sur son savoir-faire : http://ici-toutvabien.org/applaudir/314-association-culturelle.html
Transformer le monde ? Non, transformer le lieu de travail… http://ici-toutvabien.org/impliquer/327-transformer-le-lieu-de-travail.html
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