Maurens | 32 / Léguevin – Toulouse | 31

Hommes de défis, ils se rencontrent par hasard autour d’une passion. Le premier est agriculteur, le second boulanger. Ce dernier souhaitant panifier une ancienne céréale, leurs métiers vont alors converger pour l’agriculteur il s’agit de rompre avec l’image que l’on a de l’agriculture bio.
et montrer qu’une grande exploitation en bio peut s’adapter à des demandes « de niche ».

Adrien Ariès est agriculteur,  Jean-Luc Beauhaire, boulanger. Leur  passion  commune est le paramoteur.  Lors  de cette pratique, les  deux hommes apprennent à se connaître, se découvrent  quelques  affinités dont  celle de la table et du bien-vivre. Dans  l’exercice de leur métier, le défi occupe chez chacun une place importante,  alors quand Jean-Luc, demande  à Adrien s’il serait prêt à cultiver une ancienne céréale que son père boulanger  utilisait, la réponse de l’agriculteur est immédiatement positive.
« On n’a  peur de rien dans le Gers ! Sauf que le Camp Rémy est une variété qui a plus de 30 ans et qui n’est pas cultivé ici. J’ai  fait des recherches et j’ai trouvé dans le Bassin parisien un agriculteur  bio qui en faisait, car  ce blé  plus adapté au nord de  la France, est originaire de la région d’Orléans. »   


Le passage au bio
En 2003, Adrien Ariès reprend la ferme de son père à Maurens dans le Gers, d’une surface de  250 hectares,  autant dire une belle  exploitation sur le département.
Si ces dernières années,  l’idée de faire du bio était présente chez lui, il sait que du côté de son père, cela signifie repartir en arrière alors il ne se sentait pas encore prêt à faire le pas : «  Mon père est un homme qui va de l’avant, connecté, plein d’idées  à la seconde, encore plus que moi… Or cultiver en bio  voulait  dire avoir des rendements moindres et c’est en ce sens que, pour lui, on revenait en arrière et c’était pour moi encore difficile à  me défaire de cette idée. »
Lorsqu’il s’associe avec ses cousins,  voici deux ans notre agriculteur gersois se  dit qu’a 37 ans, il faut  passer à l’action et  passer en bio.  « Ce sont mes filles qui sont très sensibles à l’environnement  qui ont été déterminantes  » confie spontanément Adrien Ariès.  Les 450 hectares  que forment aujourd’hui le GAEC du Monget seront pleinement bio en 2022.

L'intérêt porté au métier de l'autre
La demande de Jean-Luc concernant le Camp Rémy  se fait dans ce contexte. « En conversion bio,  j’avais envie de montrer qu’une exploitation bio comme la nôtre pouvait s’adapter à une demande spécifique qui représentait 8 hectares l’an dernier. »
Jean-Luc Beauhaire va suivre  tous les stades  de la  production, du semis  à  la récolte. Chacun  s’est intéressé au métier de l’autre. « Moi aussi,  j’ai visité son lieu de fabrication à Léguevin(31)  à trois  reprises pour comprendre son métier. J’ai  vu l’attrait qu’il avait pour cette farine jaune et goûteuse, se rapprochant plus du pain complet avec une  odeur exceptionnelle. Ma famille a découvert ce pain aux saveurs différentes de celui qu’on mangeait et maintenant elle adore… mais le boulanger étant à 20 km, on n’en mange pas tous les jours.


Montrer une production en dehors de l’image habituelle
Si l’engagement entre nos deux comparses va se poursuivre, la satisfaction est aujourd’hui des deux côtés. Les pains « Renaissance » sont forts appréciés  par la clientèle de Jean-Luc et pour Adrien le pari est réussi : « Cette collaboration, au-delà de l’aventure humaine, est une opportunité de parler de notre métier avec une production  bio  en dehors de l’image habituelle. Notre exploitation est  grande et nous utilisons les technologies actuelles avec l’objectif  d’être exemplaire.»



Les Trois coups ! selon Adrien Ariès




> Coup de chapeau :  « À mon père qui est toujours dans l’action et qui m’a laissé les reines alors que je n’avais que 17 ans. J’ai appris à être autonome et aussi à me faire une  carapace. Quand on est jeune, on est facilement critiquable et on n’a pas  les réponses à tout.»


> Coup de main : « On le donne quand on peut, comme ce fut le cas avec Jean-Luc. J’ai pu montrer une autre façon de produire et les media se sont intéressés à ce que l’on faisait. On a pu parler de nos métiers respectifs.»


> Coup de projecteur : « Sur les écoles et les instits qui s’intéressent à notre métier  et viennent se renseigner pour venir  visiter l’exploitation. Je trouve cela positif et nous avons un rôle à tenir dans  cette relation.»



Pour les plus curieux :   Adrien Ariès : 0670558323  - Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.

                                       Maison Beauhaire :  Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.



Vous avez aimé ce récit, vous aimerez…  la boutique des agriculteurs bio se donne un nouvel élan  - Saint-Paul-Les-Dax - 40  -

                                                                   https://www.ici-toutvabien.org/informer/335-boutique-des-agriculteurs-bio.html



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REDACTION

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