Castanet-Tolosan | 31

En créant un outil économique et social innovant autour d’une grande agglomération, une structure d’initiatives citoyennes place l’agriculture au cœur des enjeux de la société. Préservation de terres agricoles, accompagnement à l’installation de paysans, conseil auprès des collectivités dans la transition… De nouvelles formes de travail et de collaboration s’inventent afin de réintroduire une production agricole urbaine et locales.

En 2016, l’idée de créer un tiers lieu associé à un espace agricole, n’est pas encore dans l’air du temps et pourtant une initiative citoyenne  prend forme avec la volonté de dessiner un autre avenir au périurbain  Toulousain :  « L’étalement des zones commerciales et résidentielles, la disparition des  terres agricoles, la perte d’identité de ces territoires et les conséquences environnementales  qu’ils traduisent, nous ont amenés   à construire ce projet agro-écologique   explique  Amandine  Largeaud,  initiatrice du tiers lieu et  co-directrice  aujourd’hui du 100e singe.
 
De l’idée à la mise en place reconnue
Ce projet novateur s’inscrit comme un acte militant  dont l’objectif est de  créer autour de la ville  toulousaine, une  agriculture nourricière  à taille humaine respectueuse des  écosystèmes, mais pas uniquement  :  « Il est aussi une réponse sociétale. Les  personnes en reconversion, représentent 60 % des reprises dans le secteur agricole et  sont  bien souvent  issues  du monde urbain.  Se former et démarrer un projet proche de  son lieu d’habitat  permet pour beaucoup de ne  pas perturber  une vie de couple ou de famille  et peut sécuriser le projet si le conjoint a un travail en ville.»  
Après avoir apporté  la preuve pendant 3 ans de la nécessité de ce type de tiers-lieu en territoire périurbain, sur un site mis à disposition par des propriétaires privés, en accompagnant  cinq  porteurs de projets en maraîchage, tester  les besoins en matière de coworking, le 100e singe a déployé son expérimentation  en archipel en 2020 permettant la mutualisation  des outils.

Avec aujourd’hui un déploiement en archipel …
Le point d’ancrage  du tiers-lieu est désormais installé à Castanet-Tolosan, à une dizaine de kilomètres au sud de Toulouse et regroupe sur ce site de 3  hectares et  800 m2 d’espaces mutualisés,  des   ateliers, un fablab, des bureaux à résidence pour des métiers appartenant à la transition écologique, une salle de formation… «  Adossé à cet espace-test agricole, structure support,  reconnu aujourd’hui espace-test départemental par la Région Occitanie, un archipel de six sites d’incubation maraîchers  sur six communes accueille plus d’une dizaine de producteurs en test. L’objectif est de  créer une ceinture verte nourricière autour de Toulouse. Partageant la même volonté, les mêmes valeurs,   des agriculteurs proposent  d’accueillir ces personnes en reconversion faisant émerger de nouvelles formes de collaborations. »

… Et le  développement des activités autour  de ce schéma
Tiers-lieu, espaces tests, le 100e singe est aussi   conseil  auprès des  collectivités territoriales en marche vers la transition, un service assuré par la coopérative nommée Le Labo.  « La relation avec les communes est indispensable. On  va là où il y a une demande qui  émane de communes en transition, qui portent un projet  sur le long terme avec  la volonté de vouloir préserver les terres agricoles et d’accueillir une culture agroécologique. »

Une réponse en évolution permanente
Dans son évolution en archipel, la structure a aussi opté pour une  SCIC  (société coopérative d'intérêt collectif)   permettant d’être une coopérative d’activité et d’emploi : « L’évolution de notre statut pour une  partie de notre activité permet d’apporter un élément de plus dans la sécurisation du parcours des futurs maraîchers, en ayant le statut d’entrepreneur salarié. Il nous faut en permanence élaborer de nouvelles façons de se  structurer, de travailler, d’accompagner… Des solutions restent à inventer. »

* Le nom du 100e Singe vient de la Théorie dite du 100e Singe Développée dans les années 50, elle est issue d’une expérimentation menée par des scientifiques sur une colonie de macaques d’une île japonaise. Les chercheurs avaient pris l’habitude de nourrir les singes en leur jetant des patates douces dans le sable. Un petit groupe de macaques s’est alors mis à prélaver ses patates douces dans la rivière proche. Les scientifiques ont pu observer qu’après que le 99ème singe eut reproduit ce comportement (99 étant un nombre théorique), l’ensemble des singes de l’île se mirent simultanément à adopter le même comportement. 
Le Collectif de professionnels engagés qui pilote Le 100e Singe est le Collectif des 99 Singes



Les trois coups ! Selon Amandine Largeaud  


> Coup de chapeau : « Aux porteurs de projets qui sont dans une  reconversion et qui ont accepté de partir avec nous dès le départ. Leur parcours comprend de nombreux obstacles en matière de financements, de foncier à trouver… mais l’urgence leur donne envie d’agir. On ne se rend pas compte à quel point  on a besoin d’eux et ce sera encore plus vrai  demain.»




> Coup de main : « Ceux qui veulent entrer dans la coopérative, particuliers, structures… et qui veulent ainsi donner un coup de pouce à une  aventure coopérative au service de la transition agroécologique.  La part sociale particuliers est de 100€  et donne ainsi une voix.»




> Coup de projecteur : « Des structures que l’on aime beaucoup, qui sont inspirantes comme « le réseau GRAP » en Rhône Alpes, une coopérative réunissant des activités de transformation et de distribution dans l’alimentation bio-locale. ou « le champ des possibles » en Ile de France, coopérative d’activités agricoles et alimentaires qui   fonctionne en archipel… »


En savoir plus :   Le 100e singe :  https://le100esinge.com

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REDACTION

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