Pau 64 / Bordeaux 33 / Toulouse 31 / …
Comment inciter les jeunes en errance, en grande précarité  sociale et bien souvent médicale à retrouver confiance en eux et à leur redonner une place au sein de la collectivité ? Une piste a été ouverte  au Québec voici quelques années et le concept a été repris en France sous l'acronyme Tapaj (Travail  alternatif payé à la Journée), Pau depuis 2016 est partenaire de ce réseau.


Arrivé en France en 2012, et plus particulièrement à Bordeaux, le dispositif Tapaj a été repris par une vingtaine de villes aujourd'hui. L'idée est de proposer aux jeunes en grande précarité de pouvoir disposer d'un petit pécule en exerçant un travail payé à la journée et ce dans un cadre plus souple que l'entreprise. Leviers de ces dispositifs, les villes prennent appui sur des associations en relation avec les jeunes en errance.


Un travail payé à la journée
A Pau, le CEID Béarn Addiction (association qui s'occupe  des personnes confrontées à des addictions) a depuis 2016 accompagné une quarantaine de jeunes de 18 à 25 ans. Yohan Berrouet, animateur et coordinateur de  l'action se veut concret : " Nous proposons au jeune qui n'a pas besoin de qualification ou d'expérience, à partir d'un contrat, un travail rétribué à la journée, qui consiste à du nettoyage, du désherbage ou de la manutention. Rétribué à 10 € de l'heure, cet argent permet d'acheter des cigarettes, des croquettes à leur chien, de manger parfois un sandwich… Après le chantier, on se retrouve en début d'après midi, à l'accueil de jour généralement, et je leur donne le chèque qu'ils peuvent encaisser dans la journée dans un bureau de poste".  


Un engagement horaire progressif
Dans ce dispositif , les contraintes sont minimisées au maximum pour rendre le travail  plus attractif auprès des jeunes qui ont des difficultés à rejoindre une vie en collectivité avec des règles. Le temps du travail est progressif, 4h dans la semaine au départ du contrat, plus, les semaines suivantes. Le rythme pouvant être différent, selon les personnes, sur la durée du dispositif qui ne peut dépasser les 6 mois.
A Pau, les sept jeunes qui sont en contrat doivent téléphoner avant le mercredi midi pour faire connaître leur engagement horaire pour la semaine "Selon le travail, j'ai parfois à choisir l'équipe. Je ne leur impose pas un rythme sur le chantier. Il y a seulement une obligation de résultat, à savoir qu'il faut faire le travail pour lequel une entreprise ou une collectivité nous a mandatés. "


Des aspects positifs évidents
Souvent bien perçus par les habitants des quartiers, ceux-ci n'hésitent pas à dire un mot d'encouragement ou à porter le café aux jeunes. Les employés municipaux jouent aussi le jeu en venant causer avec "des collègues".
Pour Yohan Berrouet, qui apparaît  parfois comme un confident pour ces jeunes,  les aspects positifs sont évidents : "Ils donnent l'occasion au jeune d'être de nouveau visible dans la rue, de se valoriser, d'être satisfait d'avoir accompli un travail qui se voit et qui est vu par les autres".
Si les résultats de ce dispositif sont satisfaisants, le côté sombre est plutôt du côté du modèle économique. En effet, que ce soit à Pau ou ailleurs, les partenaires privés ne se pressent pas pour proposer des chantiers et les structures qui les soutiennent ne sont pas formées pour cela. Un axe de réflexion sur lequel le réseau Tapaj se penche depuis quelque temps.

Entre nous



> Grande satisfaction :"C'est d'avoir permis à des personnes qui étaient dans des situations problématiques, de reprendre confiance, pour retrouver un mieux être et un avenir".
 

> Solutions à trouver prochainement ? "C'est de trouver des chantiers. Nous sommes trop chers pour des entreprises. Le chèque emploi service pourrait être la solution en sachant que l'objectif n'est pas de faire de la concurrence avec des prestataires." 



Pour les plus curieux : www.tapaj.org/reseau3/la-page-de-tapaj-pau
Je m'engage à apporter notre expérience sur un projet similaire.
Vous pouvez me contacter : Yohan Berrouet     Mail : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.

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REDACTION

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