L’alimentation, l’agriculture, les terres agricoles sont devenues des sujets au cœur des conversations quotidiennes du consommateur et aujourd’hui du citoyen. Dans ce contexte d’élections, Terre de liens rappelle que l’avenir des terres agricoles est l’affaire de tous et que les communes ont des leviers d’actions pour engager la transition agricole et alimentaire.
Pour la fédération Terre de liens, l’échéance des prochaines élections municipales représente une occasion formidable pour faire vivre la démocratie agricole et alimentaire dans les territoires : « C’est habituel cette implication lors des élections mais elle prend une plus grande dimension aujourd’hui et une urgence particulière. Le travail avec les collectivités territoriales est un des axes forts de notre projet qui vise à transformer l’agriculture » raconte Damien Roumet Coordinateur Ressources à la Fédération Terre de Liens.
Rappelons que Terre de liens née en 2003 est un mouvement constitué de 3 piliers : un réseau associatif mobilisé qui couvre la France et entretient une proximité avec les propriétaires du foncier agricole ; une entreprise d’investissement solidaire (La Foncière) ouverte à tout citoyen, qui permet d’acheter des fermes pour y implanter des activités agri-rurales diversifiées (selon des contrats de fermage) et enfin, le troisième pilier, la fondation, reconnue d'utilité publique, habilitée à recevoir des legs et donations de fermes.
Sujets de société et non pas des débats d’experts
Pour Terre de liens, les enjeux qui entourent les terres agricoles ne sont pas des débats d’experts, mais des sujets de société qui sont au cœur de nos vies quotidiennes et que les citoyens peuvent s’approprier : « Par leur mobilisation bénévole, leur épargne et leurs dons, les citoyens sont au cœur de la démarche de Terre de liens, acquérir des fermes pour sortir définitivement les terres du circuit spéculatif et les préserver. Mais au-delà, chaque nouvelle personne informée devient un acteur capable de générer une prise de conscience dans son entourage. Pour cette échéance électorale, un kit de mobilisation citoyenne a été mis en place» rappelle Damien Roumet.
Des outils de terrain pour aller à la rencontre des candidats
Dans ce kit destiné aux bénévoles, mais aussi à toute personne qui souhaite mobiliser les futurs élus locaux, on trouve une information sur les leviers existant à l’échelle locale pour interpeller les candidats, des modèles de courriers, un rappel des 32 mesures du « Pacte pour la transition », des fiches thématiques (gouvernance alimentaire, restauration collective, préservation des terres agricoles…) des fiches de préparation mais également des formations pour aller à la rencontre des candidats, organiser des débats… La fédération précise que d’autres organisations sont mobilisées autour de ces enjeux le réseau des AMAP, la Fédération nationale d’agriculture biologique (FNAB), le Pacte pour une transition citoyenne, le mouvement des Communs…
Des exemples parlant en matière de souverainetés alimentaires locales
« Lors des dernières élections, des associations régionales de Terre de liens avaient interpellé les élus plus particulièrement en Rhône-Alpes et Île de France avec conviction et résultats. Ce moment de dialogue qui est souvent relayé par les media est important. Tout le monde voit que lorsque les communes s’emparent du sujet comme à Langouët, Saillans ou Ungersheim, elles développent de véritables souverainetés alimentaires locales avec succès. Les collectivités, les communes ont de véritables leviers d’action pour engager la transition alimentaire et agricole » précise le coordinateur Ressources.
« … nous devons passer à la vitesse supérieure. »
Notre interlocuteur est cependant conscient que cette transition peut faire peur et que c’est donc pour cela qu’un dialogue est à construire afin de passer à une autre échelle. « Depuis quelques années, nous avons montré que la transition alimentaire permet de préserver les terres agricoles et favoriser l’installation paysanne. Toutefois nous devons passer à la vitesse supérieure. Notre convertisseur PARCEL à destination des élus ou de tout citoyen, mis au point par Terre de Liens, permet d’estimer les surfaces agricoles et les productions nécessaires pour assurer l’autonomie alimentaire d’une commune, calculée à partir du nombre d’habitants et des caractéristiques agronomiques du territoire. L’application traduit les conséquences de ces choix sur les surfaces et les emplois agricoles et évalue les impacts écologiques associés. On peut ainsi voir que le changement de trajectoire aurait de nombreux impacts positifs sur nos territoires. C’est donc le moment d’agir. » affirme Damiens Roumet.
Entre nous :
> Grande satisfaction : « Voir que la transition agricole alimentaire est devenue un sujet électoral et qu’il y a donc une réelle prise de conscience. A nous d’être en ordre de marche pour accompagner cette transition »
> Solutions à trouver prochainement ? « La transition écologique se conjugue avec la transition démocratique. D’autres modalités de prise de décisions sont ainsi à construire demain avec les acteurs du territoire.»
Pour les plus curieux : https://terredeliens.org/+mobilisation-citoyenne-pour-les+.html