Changer de paradigme, cette crise sera-t-elle un élément déclencheur ? C’est la question que l’on peut se poser certains retours.
Alors d’accord… mais ce serait pour quand ? Ici, la réponse est avancée « On ne croit pas au jour d’après, on croit au tout de suite » selon l’association toulousaine Sozinho ( https://www.sozinho.org). Les solutions sont ainsi multiples et riches comme vous allez le lire…
Quand la crise a tout balayé ou presque, comme ce fut malheureusement le cas pour Elemen’Terre 31 dont l’activité est liée essentiellement aux événements festifs organisés par les associations et les collectivités (www.elemen-terre.org ), elle a été vécue comme une force « qui pousse a trouvé de nouveaux débouchés, à se creuser la tête » pour Manger Bio Périgord - 24 (www.mangerbioperigord.fr).
Des dispositifs prêts
Ainsi, Maillâges (65) (http://www.maillage.asso.fr/) a imaginé un autre dispositif qui verra le jour prochainement « FAMILIAGES », une forme de cohabitation entre un jeune et une famille. Le jeune veille sur le ou les enfants le temps que le ou les parents reviennent. Ça convient aux étudiants et aux familles qui ont des horaires de travail décalés. Et aux mamans ou papas solos.
Juste décalé dans le temps, le projet est prêt pour le Hang’art (https://hangart47.fr) qui veut battre la campagne : l’idée est d’aller en ruralité, là où il n’y a pas de café avec un bus itinérant. « On a répertorié une cinquantaine de lieux. La tournée du bus sera préparée avec les élus et les habitants dans l’objectif de créer du lien, de faire société » raconte la directrice de la SCIC (statut récent) qui a reçu l’agrément ESUS (Entreprise Solidaire d’Utilité Sociale) pendant la crise.
Des actions pour susciter la réflexion
Au Kairn, on envisage de créer des groupes de discussion pour "débriefer" sur ce qui a été vécu dans l’espoir de voir émerger des groupes prêts à s'unir pour contribuer à leur modeste niveau à un redémarrage encourageant... « Si le Kairn peut être instigateur ou tremplin je serais ravie! » dit Karine Depeyre ( https://www.lekairn.fr).
Tandis qu’une autre librairie "Les mots sucrés salés" en Dordogne cherche à proposer davantage de services : commande de livres à la demande du client, mise à disposition d'un catalogue pour la vente à distance… (https://www.facebook.com/lesmotssucressales)
Certains souhaitent à moyen terme comme Julien Mingot au sein de Unity Cube (31) (https://www.unity-cube.com) mobiliser les propriétaires fonciers, qu'ils soient publics ou privés, afin de faire naître de nouveaux projets d'occupation temporaire permettant de répondre aux enjeux sociaux et environnementaux actuels et réaliser un diagnostic du patrimoine vacant sur l'agglomération toulousaine et les villes du Sud-Ouest.
D’autres, bien qu’ils disent laisser les nouvelles initiatives au placard, voudraient se pencher sur des sujets qu’ils aimeraient porter demain avec d’autres « Le sujet de la sécurité sociale alimentaire est un modèle social qui semble correspondre parfaitement aux défaillances relevées - niveau de résilience alimentaire de nos villes proche de zéro, inégalité d’accès encore plus flagrante, système d’aide alimentaire indigne… - C’est un sujet ambitieux que nous mettrons en avant dès que l’occasion se présentera » confie Nicolas Trézéguet, coordinateur de l'association autonome VRAC Bordeaux (Vers un Réseau d’Achat en Commun) (https://www.facebook.com/VracBordeaux), et soutenue par la Fondation Abbé Pierre et plusieurs collectivités locales.
Des projets, simples ou de grande envergure…
A côté, on trouve aussi un grand nombre de projets, simples ou de grande envergure prêts ou se préparant dans le but d’éduquer, former, sensibiliser et exporter des «savoir-faire». Juste avant le confinement, des idées se dessinaient «Nous étions en pourparlers pour mettre en place des programmes d'animation dans le monde rural et le monde de la jeunesse, nous attendons de nous revoir physiquement pour démarrer ce projet » se souvient Patrice de Labarre coordinateur de Welcome 33 (https://www.welcomebordeaux.org). Les acteurs sur le terrain pensent aussi à de nouvelles propositions, «L'envie de se reconnecter à des choses simples comme le jardinage se sont vivement exprimées, d’autres vont voir le jour dans le sens de l'éducation au bien manger, au manger local, de saison une nourriture saine qui vient du sol» note les Incroyables Comestibles Périgueux (http://lesincroyablescomestibles.fr/perigueux).
Dans les associations locales, on veut aussi activer et amplifier les actions de sensibilisation comme Roc et Pyréne (65) (https://www.roc-et-pyrene.com) : « Si nos propositions sont tournées vers l’escalade, on envisage des sorties de sensibilisation sur la faune et la flore sur les milieux rocheux avec des partenaires comme le conservatoire botanique et La Ligue pour la protection des oiseaux ».
Bien souvent, ces projets demandent la recherche de subventions : «On va monter un plan de financement pluri-annuel pour mettre en place des temps de résidence et de médiation pour les scolaires» confie Sébastien Menvielle (https://landesart.jimdo.com)
Pour Yves Ardourel, le Président de l'association du Festival Fredd et un de ses membres fondateurs (www.festival-fredd.fr) : «la crise renforce notre engagement sur l'usage et le rôle de la ressource numérique, avec une approche que l'on veut nouvelle et active. Le projet de plateforme POUCEDD -Parcours ouverts, urgence climatique, éducation au développement durable- lancé prochainement a pour objectif de mieux intégrer le numérique, mais un numérique intelligent, réflexif, qui accompagne l'engagement sur le terrain».
Les élus sont également ciblés par les Localos (https://www.localos.fr) dont le métier est de les accompagner comme le souligne Jean-Yves Pineau : «Développer au plus vite des Ecoles de la Transition et du Développement local notamment à destination des nouveaux élus locaux et des regroupements d’acteurs. Explorer la création d’une SCIC nationale qui regrouperait des coopératives territoriales en charge d’accompagner les transitions locales ».
Peu présentes dans nos articles, les collectivités jointes n’ont pas répondu mais le contexte ne leur permettait pas de s’engager dans le futur, les élections municipales n’ayant pas été suivies de l’élection du maire. La piste ne sera pas oubliée dans les prochains numéro d’ITVB.