A l’écoute de ce qui est positif, les acteurs de l’ESS - Economie Sociale et Solidaire - ont perçu ce qui avait changé ces dernières semaines à travers des prises de conscience, des mobilisations, des  nouvelles démarches… Ils savent aussi que la mise en action ne suit pas toujours la bonne intention. Peu importe, l’envie, l’action, , l’audace… sont toujours là chez eux. Actifs, réactifs, inventifs. Ils veulent investir plus le local mais envisage de passer à une autre échelle.

 

Faire face, c’est ce que les structures qui nous ont répondu ont fait : proposant ainsi des services auprès d’un nouveau public, les personnes âgées, qui ont pu ainsi bénéficier de la mise en relation de conducteurs d’auto avec RézoPouce, (https://rezopouce.fr) pour faire les petites courses à distances; en développant  de nouvelles offres, les plats  à emporter chez Les Cuistots Migrateurs (https://www.facebook.com/lescuistotsmigrateurs) ; en adaptant demain les prestations ce qui signifie pour les visites de patrimoine de réduire les groupes à Passengers (http://www.pass-en-gers.fr/gerscapades); en imaginant les protocoles les plus fiables pour les camps d’ado… comme à Sens actif (sensactifs.org)


 ; en remettant dès que cela a été possible en place des groupes de paroles entre les adhérents- clients, «c’était indispensable pour rompre l’isolement de ces derniers mois et combattre  le « syndrome de la cabane »  précise  Elodie Sauvage-Férezin de Hang'ART (http://hangart47.fr).  Pour d’autres, s’adapter, ce fut se recentrer sur des activités essentielles et initiales comme le Camion douche (www.lecamiondouche.com) à Toulouse  qui vient en aide aux personnes de la rue.



Le Local,  zone d’ancrage …
Le local est à l’évidence la zone d’intervention à activer, le point de référence à faire vivre comme « une zone » qui permettra  d’avoir les réponses, quoi qu’il arrive dans le futur. «Nous voulons aller plus loin dans les réponses sociales, créer une ressourcerie de quartier et une conciergerie pour échanger ou proposer des services à l’échelle du  quartier, privilégier l’ultra local, viser l’autosuffisance du quartier, grapiller ainsi de l’autonomie » raconte avec détermination Doni Ravinet, coordinateur salarié de l’association Sozinho  mais aussi l’un de ses fondateurs (https://www.sozinho.org/).
« Le local est d’une richesse  infinie dès lors qu’il repose sur une interdépendance  forte et qu’il répond à des pratiques vitales incluant la culture et les arts » précise Jen du Hourc (65) (Hourc https://grangeforaine.com/2012/11/13/liens/).
Cette zone  correspond selon l’activité au quartier, à la commune, au département… Chacun pose ses limites mais en fait aussi son point de départ à toute  réflexion  quel que soit le secteur  :  « On se rend compte de la richesse du local et de la richesse des  filières bio en Dordogne. Il était temps » souligne Mathilde Challans de Manger bio 24 (www.mangerbioperigord.fr). De même, la production d’énergie y a pleinement sa place comme le souligne  Enercoop Aquitaine  (https://aquitaine.enercoop.fr/): « La localisation de la production, des services, de l’économie est portée par l’économie sociale et solidaire ; elle est au cœur de notre  projet en tant que coopérative ».
A chaque fois, les structures  cherchent à impliquer les locaux, à intégrer au maximum les acteurs et actrices du territoire dans le but, comme le propose le tiers-lieu l’Usine végétale, (33) (https://www.facebook.com/UsineVegetale/) : « d’aller vers un tourisme local et conscient avec l’ambition de transmettre les valeurs du vivre et travailler autrement, mais aussi se loger,  se nourrir, s'éduquer, se cultiver, rester connecter ».

Des convictions renforcées par le fait que les territoires ruraux ont tout le potentiel de résilience face aux crises d'aujourd'hui et demain. « D’où notre volonté de développer des liens plus solides avec les publics avec qui nous travaillons - habitants, associations, communes…- pour que même à distance, il soit facile de continuer à créer ensemble » exprime le Collectif Trois Tiers (33) (https://collectiftroistiers.com/) qui intervient dans le développement local avec pour objectif de mettre l’habitant et les usagers au cœur du projet.
C’est aussi une évidence pour certaines structures, de se rapprocher des collectivités locales et de les faire entrer dans le projet pour devenir des acteurs à part entière comme l’envisage l’espace Ludopia (64) ( https://www.espaceludopia.fr/)


 … et le numérique en appui
et qui n’hésitera pas, pour cela, à faire évoluer son statut juridique vers une SCIC - société coopérative d'intérêt collectif-.
Peut-on accoler proximité et web et les faire vivre ensemble ? Souvent banni, rejeté, Internet est apparu comme le sauveur, celui qui pouvait relier, secourir… tout n’est donc pas à jeter. Il a été parfois la réponse essentielle : « Pour aider le secteur associatif, fortement fragilisé,  nous avons recentré nos moyens sur des missions de télébénévolat » raconte Amélie Arcile, Co-Fondatrice de Bénévolt (44) (www.benevolt.fr)
Son utilisation met en évidence un paradoxe mais aussi son efficacité pour aller plus loin  vers la transition sur les territoires : « Malgré la volonté d’être sur le terrain auprès des acteurs locaux, nous travaillions déjà beaucoup en télétravail au regard de la nécessité de préparation et de traitement des activités et de la particularité de l’association qui a un champ national et ne dispose pas de locaux. Aussi, nous allons veiller  à renforcer l’utilisation des outils numériques et la reconstruction d’autonomies alimentaires, énergétiques, démocratiques, sociales, culturelles et économiques» Jean-Yves Pineau directeur des Localos (https://www.localos.fr/), structure qui accompagne les projets de  développement local allant vers plus d’autonomie.

La volonté d’essaimer au-delà de l’échelle locale
Enfin passer à une autre échelle, plus grande, c’est le projet d’associations, de SCIC, qui « ont une expérience réussie » dans le lieu où elles interviennent comme l’avait expliqué Doni Ravinet qui avec son association Sozinho - https://www.sozinho.org - (Cf N°25 ITVB) de Toulouse expérimente depuis plusieurs mois leur savoir-faire dans un quartier similaire mais situé à Marseille.
Il en est de même pour ce tiers-lieu à Agen, monté voici deux ans : « On va continuer la mise en place de la SCIC, toute récente et réfléchir à des projets d’essaimage dans le Lot-et-Garonne et en dehors aussi, dans d’autres villes, il faut changer d’échelle, voir ce que l’on garde pour s’adapter au territoire ce qui est primordial » poursuit la responsable du Hang’Art (https://hangart47.fr/)
Cette idée d’essaimer, on la retrouve et pourquoi pas, au sein d’une jeune coopérative alimentaire comme Coop O’ Loco (64) (https://fr-fr.facebook.com/coopoloco ) : « Si l’engouement est au rendez-vous et il semble que cela soit le cas, nous pourrons tenter d’exporter notre modèle. J’ai les coordonnées de personnes proches d’ici intéressées. Ce serait l’occasion d’essayer».
Expérience, volonté, connaissance du terrain, réactivité et audace sont ici les maitres mots de ceux qui ouvrent dès aujourd’hui le chemin.

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REDACTION

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