Le Pizou 24

Alternative à la maison de retraite, l’accueil familial présente de nombreux avantages, coût financier moindre, stimulation du groupe et relations humaines privilégiées. Frein à son développement : le statut des accueillants en étude depuis 30 ans. Pour faciliter la proposition de ce service, des collectivités locales n’hésitent pas à construire des maisons qu’elles mettent à disposition des familles d’accueil moyennant un loyer.

 

Elles sont 10 000 familles d’accueil en France à recevoir des personnes âgées ou handicapées. Toutes ont reçu un agrément du conseil départemental pour devenir accueillant de deux ou trois personnes (parfois 4, si les personnes sont en couple), âgées ou en situation de handicap. Une obtention qui passe au préalable par une enquête sociale et différents entretiens avec assistantes sociales, psychologues, médecins…


Une politique sociale différente en Dordogne
Installée depuis deux ans famille d’accueil à Le Pizou en Dordogne, Marie Provôt est passée par là voici 15 ans quand elle a démarré en Bretagne, région qu’elle a quittée car les familles y étant peu soutenues. « Le département de la Dordogne a une politique sociale différente, et est très actif au niveau de la communication pour faire connaître le métier. Il est vrai qu'il y a une population de personnes âgées importante. Et ce qui a été déterminant dans notre venue c’est que la commune a proposé une maison qui a été construite dans le but de recevoir des personnes âgées et disposant donc de toutes les commodités et aux normes actuelles. »
En effet, dans cette maison située au cœur de la commune (1300 habitants) proche des commerçants, mais aussi des services, chaque résident dispose d’une chambre et d’une salle de bains avec toilettes. Quant à la famille d’accueil, elle bénéficie d’un appartement à l’étage. Cette offre communale a nécessité pour sa réalisation des subventions de la région et du département pour aboutir.  En contrepartie la famille d’accueil verse un loyer.


« …Être à l’écoute des personnes … »
« Ici, il est facile, quand les résidents sont autonomes, d’aller chercher le journal à pied, d’avoir, pour certains, en dehors de cette période particulière, des activités dans des associations proches…Car l’idée est d’être à l’écoute des personnes accueillies. Si elles veulent se lever tard, elles se lèvent tard, participer aux tâches domestiques simples, rester dans leur chambre, participer à des activités, aller à la médiathèque… C’est au choix de chacun.»


Le statut de famille d’accueil, un combat mené depuis 30 ans
Depuis quelque temps Marie bénéficie de l’aide de son mari Laurent qui s’occupe désormais de la cuisine au quotidien. Celui-ci s’est aussi investi au niveau national pour œuvrer notamment à la reconnaissance du statut de famille d’accueil, un combat mené depuis 30 ans qui semblerait connaître quelques prémisses de changement car dans les faits, les accueillants familiaux n’entrent pas dans le code du travail, bref leur statut est toujours bancal aux dires de nos interlocuteurs.


« …Chaque personne accueillie m’apporte quelque chose dans ma vie… »
Alors, qu’est-ce qui pousse des personnes à devenir famille d’accueil ? « Ce n’est pas l’argent. J’aime passionnément ce que je fais. Chaque personne accueillie m’apporte quelque chose dans ma vie. J’ai développé ce projet de famille d’accueil car je souhaitais  être à la maison pour continuer à m’occuper de mon fils qui était encore jeune et que j’aimais rester chez moi. Enfin, il est primordial que ce soit un projet familial car 24h sur 24 vous êtes sur le pont. »

Avoir un(e) remplaçant(e), une nécessité avec les vacances
Pour ce métier qui demande de la patience et de plus en plus d’attention, les personnes désormais accueillies étant plus âgées et donc plus dépendantes, notre interlocutrice a pris conscience qu’il était  important de prendre des vacances. Aussi, elle a su fidéliser une remplaçante en faisant appel à elle de manière régulière. « Si on veut partir et être remplacé par des personnes de confiance, il faut mettre en place de la régularité dans la demande. Il se trouve aussi que le réseau famille d’accueil étant dans le département développé, il est plus facile d’être remplaçante et donc de trouver quelqu’un. Les vacances, le statut, c’est important si on veut attirer des jeunes dans ce métier » conclut avec le sourire Marie Provôt car elle sait que sa première remplaçante qui a 34 ans vient de s’installer.



Entre nous :


> Grande satisfaction : "Voir les sourires des personnes âgées le matin."

> Solutions à trouver prochainement ? «C’est un beau métier… mais il faut être vigilant car il y a aujourd’hui des propositions qui sont faites par le biais de structures privées qui ressemblent à ce que nous faisons, mais qui ont une préoccupation  financière avant tout. »

Je m’engage à apporter mon expérience sur un projet similaire : 
 Marie Provôt - Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.

Pour les plus curieux :  https://www.franceaf.fr/

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REDACTION

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