L’Isle-de-Noé | 32

Ouvrir une jardinerie bio en prenant en compte tous les paramètres de son activité ; des serres non chauffées au déplacement sur les marchés en passant par la production de plants de fleurs avec la réintroduction de variétés oubliées comme le bleuet, si nécessaire en matière de pollinisation ; le défi est posé dans la bonne humeur et l’envie de répondre à une clientèle qui évolue.


En reprenant une activité  d’horticulture inscrite dans le paysage local à l’Isle-de-Noé depuis 30 ans, Laureline Boisnais Bourgoin  avait pour premier objectif de convertir l’activité en bio  et de proposer une gamme plus complète  en plants de légumes, aromates,  fruits mais aussi fleurs. Mais elle souhaitait aller plus loin «  Être en bio, c’était une évidence même si je n’ai pas mis cela en avant auprès de mes clients. Ils  viennent  chercher la qualité à un prix abordable. Je fais au mieux pour répondre à ces critères et  j’ajoute les miens : ne pas chauffer  les serres, mais uniquement les semis, récupérer l’eau de pluie, renforcer la biodiversité autour des serres,  faire les marchés alentour avec ma voiture électrique…  » raconte notre passionnée.

Un  métier appris sur le terrain et des convictions
C’est en effet  une passionnée qui nous parle. Non issue du secteur agricole, avec cependant un Bac agricole  « mais c’est loin »  dit-elle, Laureline a été plusieurs années salariée dans une plateforme de collecte travaillant à la transformation et à la commercialisation de fruits et légumes bio et locaux. Autant dire que c’est sur le  terrain qu’elle a appris son métier, à travers notamment  des stages  effectués dans l’agriculture bio.

« J’ai découvert en créant la Planterie  un rythme agricole, avec, d’un côté la production et de l’autre, la vente, un regard sur la météo constant. Je fais mes semis en légumes,  mais aussi en fleurs, ce qui est rare  sur le département et qui me vaut parfois la question de clients : « pourquoi vous faites du bio en fleurs cela ne se mange pas ? ». Mais, mon envie, mon rôle,  c’est de travailler en respectant l’environnement et c’est bon pour tout le monde.»

Semer mais aussi conseiller
Actuellement, la Planterie totalise  3000 m2 sur trois serres, l’une d’elles est réservée à la vente une fois par semaine, car c’est  le plus souvent sur les marchés alentour que  notre jardinière intervient : «  C’est un moment très agréable, d’écoute  car les nouveaux jardiniers veulent des plants plus originaux comme la cacahouète, les patates  douces… J’ai essayé aussi le maïs doux pour faire des pop-corn. Il faut également conseiller et expliquer qu’il faut attendre pour planter les tomates, les anciens le savent, pas avant les saints de glace ! Comme le basilic, il risque de geler autrement … » dit en souriant Laureline.

Vous avez dit classique…
Si la jardinière rappelle en conclusion qu’elle fait tout simplement de la jardinerie classique, on sent bien à l’écouter qu’elle exerce son métier  avec la volonté d’inciter à renouer avec des pratiques simples et naturelles. «  Réintroduire les fleurs dans le potager  comme la consoude,  la bourrache, l’œillet d’inde,  mais aussi le bleuet ,c’est dans mon discours. Les clients sont de plus en plus réceptifs».
Classique ? C’est une évidence. Notre interlocutrice met également  de la musique dans ses serres,  un plus pour faire vivre les quatre saisons.




Les Trois coups ! selon  Laureline Boisnais Bourgoin



> Coup de chapeau :  « … ou   remerciements  aux gens  qui m’ont aidé à travers la réalisation du site  internet, aux maraîchers bio locaux qui m’ont dépanné lorsque je manquais de terreau au démarrage … mais aussi aux clients qui sont venus dès l’ouverture dans un contexte pas facile et j’ai bien ressenti qu’il s’agissait de solidarité, d’aider un nouveau commerce à s’installer. »



> Coup de main : « présenter mon  travail, expliquer la production, donner des conseils c’est ce que je fais dans mon quotidien, j’espère que cela donne un coup de main aux nouveaux jardiniers qui sont de plus en plus nombreux.»



> Coup de projecteur : «  À des passionnés que j’ai rencontrés au sein de l’entreprise Koppert, qui est de bons conseils, et fournisseurs  de petites bestioles disparues comme la coccinelle et bien d’autres moins connues utilisées par les producteurs bio, car nous  devons faire face parfois à  des maladies et  à des problèmes de pollinisation…;  le glyphosate fait malheureusement des dégâts »
 

Pour les plus curieux :   La Planterie :  http://laplanterie.fr/               -        https://www.facebook.com/people/La-Planterie/100057608942706/



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Une initiation à vivre et à partager une nouvelle histoire comestible et généreuse   - Périgueux - 24   -https://www.ici-toutvabien.org/informer/284-une-initiation-a-vivre-et-a-partager-une-nouvelle-histoire-comestible-et-genereuse.html

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REDACTION

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