Montsaunès | 31

Depuis près de 20 ans, une commune rurale a fait le choix d’opter pour une sylviculture par régénération naturelle. Ce passage à une gestion forestière plus douce a permis de voir réapparaître différentes strates, sous bois, arbustes, biodiversité …  Elle est le résultat d’une pratique initiée par un garde forestier et de l’écoute active des élus.

À quelques minutes de Salies-du-Salat,  Monsaunès, commune d’un peu  moins de 500 habitants,  présente une particularité quant à la situation géographique de sa forêt, appartenant au massif forestier du Bernet.


Une forêt à l’histoire partagée
En effet,  elle la doit à la présence de la commanderie des  templiers au XIIème  siècle, remplacée par les hospitaliers de St Jean de Jérusalem,  qui vont procéder à un partage du massif forestier  en 1775, comme le précise  Maryse  Mourlan, maire depuis 1995 : « L’ordre des  Hospitaliers va alors octroyer sur les 150 hectares qu’il possède, des droits d’usage à  trois communes, celles de Figarol, Mazères du Salat et Montsaunès.  Les 45 hectares  de la forêt attribués à Monsaunès sont ainsi situés sur Figarol,  la commune  attenante.  La forêt n’était  pas un espace de promenade naturel pour les  habitants, cela peut expliquer son histoire, la façon dont elle a été exploitée et qui a été merveilleusement retranscrite par  Daniel Pons, garde forestier de l’ONF, à   la retraite depuis peu, et avec qui nous avons cheminé pendant des années.»


« On ne portait  pas alors la même attention à la forêt.…»
Les documents remis à la commune en 2000 dans le cadre du plan de gestion  des forêts communales, à partir de la description du  garde forestier,  montre une forêt surexploitée jusqu’ à la fin du XIXème siècle. Quittant des yeux l’historique, la Maire poursuit :    « On ne portait  pas alors la même attention à la forêt. Il y avait la nécessité d’avoir du bois de chauffage,  l’affouage pour les habitants, les passages d’animaux… De  1986 à 2000, le premier plan de gestion  fait apparaître la plantation des chênes rouges notamment et  montre la volonté d’avoir une forêt rentable,  avec des coupes rases prévues  tous les  10 ans… Il y a eu une plantation de 2500 pieds. On peut dire qu’à cette  époque la forêt était moche, avec des taillis, peu d’espaces entre les arbres et donc peu pénétrable.»

«Par sa passion et ses connaissances, il nous a amené à nous intéresser à la forêt.»
En concertation avec les conseillers municipaux qui sont les décisionnaires, le  rôle du  garde forestier est de mettre en œuvre la  gestion, de marquer les arbres à couper et, si nécessaire, organise la coupe, le façonnage du bois et la vente… «  Quand Daniel Pons nous a parlé dès le départ d’une autre sylviculture, plus douce, se faisant par régénération naturelle, que pour les plantations, il attendrait une glandée  et que seuls les arbres arrivés à maturité seraient abattus…  nous avons adhéré à sa proposition. Elle arrivait au bon moment. A travers sa passion et ses connaissances, il nous a amené à nous intéresser à la forêt. »

En quelques années, les résultats sont là. 
En quelques années, les résultats sont là.  Apparaissent  différentes strates, sous bois, arbustes,  arbres en croissance avec des chênes dominants, une biodiversité plus riche… Mais pour son gestionnaire, une attention au sol devait être portée. «  Cela s’expliquait  par son humidité, alors Daniel a proposé d’intégrer dernièrement pour les  coupes, le  débardage à cheval. Les chevaux  pénétrant dans la forêt transportent le bois jusqu’au bord de la route évitant le passage d’engins lourds, ce qui a été une excellente idée. Les coupes sont faites à raison d’une tous les 2 ou 3 ans, afin d’avoir une rentrée d’argent, qui assurait une partie de l’entretien  de la forêt. C’était la demande qu’on avait formulée »

« La forêt doit être considérée  comme  un poumon pour tout le monde»
Aujourd’hui,  la commune souhaite  poursuivre la gestion de la forêt dans cet esprit. « La forêt doit être considérée  comme  un poumon pour tout le monde. Elle est  fréquentée par les chercheurs de champignons. Il ne serait pas question de revenir en arrière, à une forêt artificielle. On pense même à laisser un coin de forêt à l’état sauvage» conclut la Maire.


Les Trois coups !  Selon Maryse Mourlan




> Coup de chapeau : «À Daniel Pons sans hésitation. Il a impulsé une réflexion sur la forêt à un moment important et on a écouté sa proposition avec intérêt et il s’en est suivi une dynamique à laquelle l’équipe municipale a adhéré.»



> Coup de main : « Nous avons à réfléchir à notre salle communale, la réflexion serait à mener avec du bois local… Alors si des personnes avaient des idées d’aménagement à partir du bois local, je suis preneuse.»



> Coup de projecteur : « À la  COFOR qui rassemble  les communes forestières de la Haute-Garonne et qui a le projet de relancer la filière bois, l’usage du bois local et  de  mettre en place  un label Bois Pyrénées.»

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REDACTION

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