Buros | 64
Selon l’heure, le lieu se veut bar ou café culturel, mais aussi guinguette aux beaux jours. Porté par une jeune femme de la région parisienne, récemment installée dans la commune, le projet a de suite séduit l’équipe municipale. Plus d’un an après, l’espace est devenu un « lieu d’ancrage » où l’on se rencontre à travers des activités, des propositions culturelles ou tout simplement en venant prendre un café. Jeunes et moins jeunes apprécient…
Sur une cinquantaine de mètres carrés, le « bar-café culturel La voisine » a pris son envol en 2021 dans un local dédié autrefois aux associations. « En fait, le lieu devait être détruit et je suis arrivée avec un projet ficelé que j’ai présenté à l’équipe municipale de Buros, car ce type de projet a besoin d’un partenariat local pour prendre vie. Les élus ont été réceptifs à ce point d’ancrage et de rencontres que j’allais créer. Il n’y avait plus de café ici depuis deux générations » raconte Déborah Garcia-Raujol, créatrice du lieu.
« Mon projet ne pouvait naître qu’en zone rurale… »
Originaire de la région parisienne, installée depuis peu dans la commune, Déborah a très vite adopté ce territoire et compris la nécessité d’apporter un espace de vie dans une commune considérée comme une commune dortoir, à quelques kilomètres au nord de l’agglomération paloise. « Mon projet ne pouvait naître qu’en zone rurale, là où il manque des événements culturels, des lieux de rencontres, d’échanges pour les gens qui n’ont pas l’école pour faire du lien. Toutes les générations apprécient » raconte notre interlocutrice, médiatrice culturelle de formation.
Que se passe t-il chez « La Voisine » du mardi au samedi ? En journée, à raison d’une à deux fois par semaine des ateliers (fleurs séchées, accompagnement à la parentalité…) se déroulent sur réservation du local ; ils sont animés par des professionnel(le)s ; le soir, des évènements sont proposés, jusqu’à huit spectacles ou concerts par mois. Depuis quelque temps, le café des entrepreneurs a également pris ses marques afin de mettre en avant les chefs d’entreprise de la commune ; s’y réunissent à ce jour la pâtissière, la fleuriste, la coiffeuse… L’espace équipé de mobilier de récupération est entièrement modulable tout au long de la journée afin que les propositions s’enchaînent, de l’espace de co-working à la petite salle de spectacle en passant par la réalisation d’activités en commun.
Une scène de lancement pour les artistes
« Pour les ateliers, il y a une demande car on manque de locaux dans les environs. À la rentrée de nouveaux ateliers verront le jour. Pour les spectacles, on me démarche souvent et je choisis très égoïstement en pensant que ce qui me plait pourrait plaire, mais avec l’idée de laisser place aux nouveaux projets, au premier concert pour ceux et celles qui démarrent. L’entrée est libre et les artistes sont payés au chapeau. »
En soirée la clientèle est plutôt familiale d’autant que le lieu, grâce à sa cour, permet de laisser gambader les plus jeunes pendant que les parents discutent… « J’y tenais beaucoup et je le rappelle dans mes communications, ici il y a de la place pour passer un moment ensemble en toute sécurité.»
Le point des deux années d’ouverture…
Dans quelques mois, la chef d’entreprise fera le point pour connaître la viabilité de son activité : « J’ai bénéficié d’aide au départ avec l’association des 1000 cafés et de la SCIC Pau-Pyrénées, une coopérative territoriale d'activités et d’emploi.
Cette année, j’ai bénéficié d’une subvention pour quatre spectacles, ce qui a permis d’étoffer la proposition. Je sais que je dois veiller à développer les activités en semaine et ce sera le cas».
Et refait-on le monde et bien plus chez la Voisine ? « Moi, je le refais avec les clients, c’est l’avantage de vendre de l’alcool, on parle plus facilement. C’est un endroit soupape, un lieu d’expression où l’on a la possibilité de porter des messages. Je ne fais pas de soirée débat, ce serait bien… mais ce n’est pas mon métier d’animer. »
À côté de la Voisine…
Située en face de l’épicerie collaborative Coop’Oloco, qui a démarré au même moment, « La voisine » veut tenir son rôle : « C’est un nouveau modèle économique qui s’est mis en place et je trouve l’idée superbe. On essaie de faire des choses ensemble, mais ce n’est pas si évident. Entre les horaires d’ouverture de chacun, ma disponibilité, mais bon, on a mis en place en juin l’apéro des asso. C’est très sympa cela devrait continuer »
Pour l’heure, ne cherchez pas Déborah, elle vient d’avoir son deuxième enfant et a donc fait appel à sa maman pour tenir la « Voisine » jusqu’à fin octobre, mais elle pilote l’affaire depuis chez elle ; celle-ci ayant rouvert fin août.
Les trois coups ! Selon Déborah Garcia-Raujol
> Coup de chapeau : « À ma maman qui depuis trois mois me remplace et a mis sa vie entre parenthèses pour l’entreprise de sa fille. Elle y trouve beaucoup de satisfaction dans le retour des clients et je dois dire que cela me fait plaisir quand elle me dit cela ».
> Coup de main : « j’ai souvent des demandes concernant le montage d’un café, comment s’y prendre… Ma porte est grande ouverte pour donner toutes les informations ».
> Coup de projecteur : « sur la coopérative Coop’OLoco qui est une belle réalisation locale de circuits courts et de produits bio et où le temps donné par chaque adhérent permet de proposer des produits bio à des prix intéressants ».
En savoir plus : Le Café La voisine : https://www.facebook.com/lavoisineburos - instagram lavoisineburos