Billère | 64

Un marché bio associatif prolonge son engagement à travers des mini-conférences sur les enjeux climatiques, environnementaux, écologiques mais aussi, avec pour finalité de réfléchir ensemble et nourrir la démocratie… Une formule démarrée voici plus de deux ans fortement appréciée et suivie.

A Billère (agglomération paloise),  le marché Bio, depuis août 2020, dispose d’un  espace sous une halle  contemporaine de 500 m2. Tous les mercredis  et samedis, le lieu prend vie avec l’installation d’une trentaine d’étals.
Structuré  en  association, le Marché bio est composé de producteurs, commerçants et consommateurs, un statut qui permet à chacun d’avoir son mot à dire.
C’est dans ce contexte qu’en 2021, un petit groupe d’adhérents à l’association, dont Jean-Paul Boileau,  propose  que ce lieu de consommation, très vivant, devienne un lieu de réflexion : «  De façon informelle, on a senti que tout était réuni,   que ce soit en matière de propositions d’infrastructures ou  d’accueil de la commune,  pour mettre en place un moment de réflexion qui nous permettent de mieux nous informer, même si nous pensons être très informés. L‘objectif est de prendre les énergies toutes proches pour  faire avancer les idées.»

Humour, jeu de mots… et sujets sérieux
À moins de cent  mètres du marché couvert, la Maison de l’enfance accueille six à sept fois par an les « mini-conf du bio préau ». Ainsi dénommés pour répondre avec humour à un édile de capitale béarnaise moqueur sur ce nouvel espace qui démarrait.  «  Les thèmes tournent autour de l’alimentation, mais pas uniquement. La première a été sur le langage écologique,  on a parlé dernièrement des fleurs, des perturbateurs  endocriniens… Il y a eu aussi des sujets philosophiques. Les thèmes choisis sont toujours énoncés avec un jeu de mots, la prochaine étant -Hydrogène, hydrogène, est-ce que j’ai une gueule d’hydrogène ? On est là pour échanger dans une ambiance agréable, même si ce dernier sujet va être chaud, voire polémique. Mais on a le droit de ne pas être d’accord !  Je ne suis pas du tout angoissé… On peut se dire les choses avec une certaine  élégance, même si cela peut paraître vieux jeu. »  
Hier à la recherche d’intervenants, aujourd’hui  les organisateurs se voient solliciter par des associations, des collectifs pour intervenir ; il s’agit plus de choisir que de rechercher des intervenants.  « On nous dit parfois, vous pourriez faire venir des pointures nationales… On ne se l’interdit pas, mais il y a des compétences et des savoirs autour de nous… Et comme nos conf sont gratuites, cela nécessiterait certainement d’aller chercher des subventions.»

Pour … « faire bouger notre bricolage intérieur »
Le samedi des mini-conf  la salle  de Maison de l’enfance se remplit doucement vers 11h  avec les habitués du marché, arrivant avec leur panier de carottes et poireaux, mêlés à des personnes d’autres horizons. A 11h30 pétantes  -une volonté de notre interlocuteur- le conférencier invité commence son exposé pendant quarante  minutes maximum devant un  parterre d’une trentaine de personnes qui peut fluctuer jusqu’à quatre-vingt. Après, place aux questions et  à l’échange : «  La rencontre avec des gens qui savent plus, ou qui sont spécialistes permet de faire bouger notre bricolage intérieur.  On a besoin, devant tant d’informations, de structurer notre pensée. S’il y a pas mal de cheveux blancs, je ne  désespère pas  de faire venir des jeunes  en créant un lien avec l’Université de Pau.» A midi trente, il est alors temps de boire un pot et de faire passer le chapeau, pour une participation, selon ses possibilités, qui permet de  dédommager l’intervenant. Et pour ceux et celles qui n’ont pu assister à l’événement, on peut retrouver sur le site internet du marché l’enregistrement audio.
« … J’aspire à ce qu’il y ait plus de débats, d’échanges… »
En plein dans la vie, notre interlocuteur sourit au mot retraite et fait feu de tout bois pour réunir, échanger, amener de la pédagogie et mieux comprendre ce qui nous entoure. «  J’aspire à ce qu’il y ait plus de débats, d’échanges, de lieux de paroles  pour que l’on bouge dans nos gestes quotidiens,  dans nos réflexions  et pour devenir peut-être demain un lieu de projets. On ne fait pas de politique,  mais quelque part en ne voulant pas d’une société qui ne réfléchirait pas, notre action n’échappe pas à la politique.»


Les trois coups ! Selon  Jean-Paul Boileau



Coup de chapeau : « A cette rencontre entre le marché bio  de Billère  et la municipalité de Billère qui a permis à ce marché de perdurer, mais aussi de créer des liens nous permettant de faire, nos mini-conf.»

Coup de main : « On  peut en donner à des associations, qui veulent faire des expo,  intervenir… Le monde associatif est à la fois très important, mais aussi très fragile, l’entraide, faire ensemble c’est nécessaire.»


Coup de projecteur : « Le film que j’ai vu hier soir à la télé En corps… C’était d’une humanité à travers notamment les dialogues… Et puis, la danse, le travail du corps, la tête dans les étoiles et les pieds sur terre… Je n’arrête pas d’en parler autour de moi depuis que je l’ai vu.»
 
Le marché bio associatif de Billère : http://marche-bio-pau.fr/

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REDACTION

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