Biscarosse, Hagetmau, Gabarret, Labouheyre, Labrit, Pouillon, Mont-de-Marsan, Saint-Paul-lès-Dax | 40

Elles ont osé employer sans détour les mots –règles, menstruations, sexualités, consentement- et les ont amenés dans l’espace public. Ici, pas de provocation. Il s’agit tout simplement de mettre ces sujets au sein de la vie quotidienne des jeunes. Débats, soirées, actions dans les collèges landais, mais aussi festival… tout l’arsenal de ces drôles de dames, car elles ont aussi de l’humour, est à découvrir.

L’histoire de l’association « Nouveaux cycles » démarre à la suite d’une émission en 2018 à  la radio  « la clé des ondes » sur Bordeaux. Invitées pour parler des règles, les deux amies qui interviennent se rendent compte à la fin de l’émission que le sujet est encore tabou. La première idée des deux  intervenantes est de créer un événement, un festival,  pour prendre le temps d’évoquer les sujets des règles, de la menstruation, mais pour cela,  il faut un peu de temps : « Créée en 2019, l’association va d’abord organiser des mini-événements -  les “vulvaventures“- qui offrent  des espaces de paroles à toutes personnes, jeunes, moins jeunes, femmes et hommes. Très vite,  les demandes vont affluer des établissements scolaires,  principalement des collèges et c’est ce qui va prendre le plus de place aujourd’hui » raconte Sarah Cruchet, qui après avoir été bénévole, est aujourd’hui salariée de l’association, responsable Landes.

Sensibilisation, apprentissage…
En 2021, une expérimentation nationale de lutte contre la précarité menstruelle  démarre en France. Les Landes font partie des six départements qui se lancent  dans l’aventure et l’association Nouveaux Cycles, bénéficiant d’une bonne visibilité sur l’espace public bordelais et au-delà,  est choisie pour intervenir dans les collèges de ce département : « Au début, on s’est adressé aux classes de  6ème et 4 ème. Maintenant, on intervient en 6eme  sur huit établissements, aussi bien ruraux qu’urbains. En 6ème, c’est l’ âge où l’on se  pose beaucoup de questions sur son corps, en 4eme on parle plus de contraception. Les thèmes que nous abordons sont : les règles,  la précarité menstruelle,  la contraception,  la vie affective, les sexualités, sans oublier le consentement.»
 
Et solutions pratiques
Cette dimension de sensibilisation et d’apprentissage qui passe souvent par le jeu, est  accompagnée d'une dimension pratique,  précise Sarah Cruchet : « Par petits groupes mixtes, sur trois séances  dans l’année, l’idée est de construire des réponses concrètes  dans le quotidien des élèves, d’apporter notamment des réponses pour bien vivre ses règles à l’école. Selon  les établissements, les aménagements peuvent concerner la mise en place de distributeurs de serviettes menstruelles jetables 100% bio, des distributions de kits de serviettes menstruelles lavables, l’installation de poubelles individuelles dans les toilettes des élèves…»


Des sujets qui méritent information et accompagnement
S’il est indiqué par l’Éducation Nationale  que des temps ou séances dédiés à l’éducation sexuelle  doivent être mis en place, ce n’est pas encore le cas partout : «  L’accès à l’information n’est pas le même partout, selon les établissements. Il y a souvent un apport   de connaissances à donner sur les  différentes protections. Des confusions existent entre protections périodiques et moyens de contraception, certaines pilules arrêtant les règles, cela entraîne un flou. On constate aussi que le  travail des infirmières est essentiel dans les  établissements. D’autant que l’aspect santé est évoqué de plus en plus par les élèves, qui disent ne pas avoir accès à un professionnel de santé.»


Et de bousculer les tabous… en dehors de l’école aussi
À côté des actions  scolaires landaises, qui ont concerné  les deux dernières années plus de 1000 élèves,  « Nouveaux cycles » est présente  également en Gironde auprès des universités, de structures publiques comme la Mission Locale, collectivités locales,  des prisons avec toujours un message avant tout positif, constructif,  sans dogme et  plein d’humour qui se retrouve dans les interventions, mais aussi  dans un événement qui a vu  le jour fin 2021 : le festival Ragnagnas Party dont la 3ème édition devrait avoir lieu en octobre 2025. Son ambition est de s’adresser aux scolaires et  aux professionnels de santé avec l’objectif de continuer à titiller les tabous sur la sexualité et la santé gynécologique.

 


Les trois coups ! Selon Sarah Cruchet


Coup de chapeau : « Au collectif des sept femmes qui se sont réunies au départ et qui ont exprimé très fort une volonté commune de mener des actions d’informations sur l’éducation sexuelle, la précarité menstruelle, mais aussi le consentement.»



Coup de main : «Nos bénévoles, pour l’essentiel des femmes, sont très présentes.  Elles  sont le fer de lance  de l’association, car elles interviennent sur tous les fronts, dans les collèges, sur les événements et elles sont aussi  très actives sur les réseaux sociaux, la communication…On peut dire qu’elles accompagnent le développement de l’association.»



Coup de projecteur : «Je pense à Charline Vermont, formatrice en santé sexuelle et praticienne en sexothérapie, qui a été marraine de nos deux festivals. Son  ouvrage « Corps, amour, sexualité : les 100 questions que vos enfants vont vous poser » est pour moi un livre d’utilité publique.»

Nouveaux cycles : https://nouveauxcycles.org

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REDACTION

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