Lacanau | 33
Désireux de partager ensemble les joies du camping, un groupe d’instituteurs et de prof militants, ayant du temps et peu d’argent vont acquérir, après-guerre, des terrains en bord de mer et à la montagne. Ouverts désormais à tous, les principes d’autogestion et de nombreuses valeurs humaines demeurent. Des propositions à nouveau dans l’air du temps…
Association loi 1901, le Groupement des Campeurs Universitaires (GCU) propose aujourd’hui, à travers près de 90 campings partout en France et au-delà, de camper sous tente, en caravane, en camping-car, mais aussi des possibilités de bungalows toile ou mobil-homes. Il est aujourd’hui avec ses 50 000 adhérents la première association de camping-caravaning.
De nombreux terrains proches de la mer et à la montagne
Créée en 1937 par une poignée d’instituteurs qui avaient du temps, peu d’argent et une grande curiosité à vouloir découvrir la France et au-delà, avec bien sûr, l’amour du camping en commun, l’association a ainsi au fil du temps et notamment après la seconde guerre mondiale, acquis de nombreux terrains proches de la mer et à la montagne : « Ce sont des lieux souvent privilégiés. À cette époque, ils avaient le choix et le foncier n’était pas si cher… A Lacanau, le camping ouvert en saison estivale, est situé au bord du lac, sur une zone de dunes naturellement boisées de pins et de chênes, avec un relief agréable. D’une surface de 3,2 hectares divisés en 168 emplacements, cela fait un espace de vie de 90 à 100 m² pour chacun, avec un ombrage agréable et satisfaisant » précise Isabelle Le Gall, correspondante territoriale du GCU pour la Gironde.
Un cadre nature certes mais un esprit associatif fort
À une conception de vacances authentiques s’adressant à ceux qui aiment la simplicité et le contact avec la nature, le GCU depuis sa création porte des valeurs humaines, laïques et solidaires, rappelées dans une charte dont les campeurs prennent connaissance au moment de l’adhésion : « Sur ces campings, on s’aperçoit très vite de l’esprit convivial qui y règne, on ne vient pas ici par hasard.. Le respect de l’autre, la sérénité, sans oublier les enfants qui peuvent jouer en toute sécurité… »
« Plus de 90 ans d’utopie » et la volonté de s’ouvrir aux jeunes
Si les habitués aujourd’hui sont souvent des retraités, l’association, ouverte depuis une dizaine d’année à tous, sans restriction, sauf celles d’adhérer à ses valeurs, cherche à s’adresser aux plus jeunes : « On a évoqué la sécurité mais le budget peut aussi intéresser des familles, de même les activités qui amènent à la rencontre, au partage. On est sur des jeux simples d’extérieurs, pas de piscines bruyantes avec toboggan. Les jeux de société sont très présents… Pour les adultes, les animations vont de la pétanque, au volley en passant par d’autres activités aquatiques ou sportives… - A Lacanau, la planche à voile est possible et selon les endroits – des animateurs diplômés encadrent l’activité-»
Acteur et pas consommateur…
Autre découverte, dans ces campings : la gestion participative. Lors de votre séjour, généralement de quelques jours à une semaine, voire plus, chacun est amené à participer à la vie collective. Ces tâches, qui reposent sur des campeurs volontaires, vont de l’accueil à la gestion des poubelles en passant parfois par le nettoyage des sanitaires… « Pendant la période d’ouverture, un conseil des campeurs gère à la semaine la vie de chaque camping. Cela peut paraître contraignant, mais cela entraîne un autre état d’esprit. Ce sont aussi des lieux où l’on respecte, je pense, plus qu’ailleurs, le lieu. On fait attention à ne pas laisser de saleté… Et puis, il y a aussi d’autres aspects et moments de partage comme les barbecues, les soirées, qui sont aussi organisés par les campeurs eux-mêmes. Au GCU, comme l’on dit, on est acteur et pas consommateur. On essaye d’être utile, d’aider quand cela est nécessaire »
L’autogestion : autre particularité
Enfin, une dernière particularité du groupement, et non la moindre, est de fonctionner en autogestion, et cela grâce au dévouement sur l’ensemble des terrains de campings de quelques 200 bénévoles et cela tout au long de l’année, comme le précise notre interlocutrice « Il n’est pas question de faire ici des gros travaux… si c’est le cas, nous faisons appel à des artisans et pour les plus gros travaux nous contactons l’association… Il s’agit de préparer la saison, de voir ce qui fonctionne ou pas, de faire les premiers nettoyages de saison, un peu de tailles… Ici, cela fait 27 ans qu‘un couple entretien le camping. On apprend en ce moment le métier pour préparer l’avenir… »
LE GCU se veut un acteur de l’économie sociale, et de la préservation de l’environnement bénéficiant sur de nombreux sites d’un patrimoine arboricole remarquable : « Les consignes de sécurité sont rappelées, des personnes sont responsables. Nous faisons des actions de sensibilisation de l’économie de l’eau, de la gestion des déchets, d’alimentation du compost… C’est dans nos gênes de préserver ce qui nous entoure » souligne Isabelle Le Gall.
Tout à fait dans l’air du temps…
Peu connu aujourd’hui, et fonctionnant sur une grande proportion d’adhérents retraités, le GCU souhaite plus communiquer, notamment en direction des jeunes et des familles que ce soit au niveau national ( refonte du site Internet…) mais aussi au niveau local : « C’est un peu mon travail au niveau local… C’est pour cela que je vous avais contacté… Je pense que la situation de nos terrains de campings, les tarifs, les activités et les valeurs auxquelles nous adhérons sont tout à fait dans l’air du temps pour donner envie à des jeunes de passer des vacances chez nous.»
Les trois coups ! Selon Isabelle Le Gall
> Coup de chapeau : « Aux précurseurs du camping, à ces instit et profs, qui ont eu la curiosité, l’enthousiasme, l’inventivité, le sens de la solidarité pour acheter en mutualisant… D’avoir eu aussi ce sens de la transmission et d’avoir su gérer dans le temps pour que l’on puisse en bénéficier encore aujourd’hui.»
> Coup de main : « C’est celui donné par les media … On est étonné mais à chaque fois que l’on en parle, les gens sont interpellés par ce type de propositions. C’est une véritable expérience à vivre, notamment pour les familles, ce qui peut paraître banal met un “plus“ aux vacances dans les relations parents-enfants.»
> Coup de projecteur : « sur un article lu dernièrement dans notre revue « Plein air et culture « … Il y a une proposition pour faire le tour de la Bretagne sud à pieds ou à vélo sur 6 jours avec des arrêts dans des espaces insolites, des cabanes de bons conforts, et cela dans les campings GCU …C’est bien tentant, j’aimerais bien le faire.»
Le GCU : https://www.gcu.asso.fr