Burosse-Mendousse | 64

Recréer les prairies et les haies d’autrefois, observer la biodiversité avant d’intervenir ou d’initier des activités agricoles. C’est ainsi que le paysage du futur se met en place dans cet espace où tout a commencé en recherchant la richesse de la faune et de la flore du lieu telle qu’elle existait en 1950. Expérimentation et services qui méritent le détour…


La nostalgie n’est pas de mise à Burosse-Mendousse, commune du nord-est Béarn où Benoît Moinet a choisi de réaliser son expérimentation nommée « Résilience 2020 ».  Ainsi nommée, la feuille de route, est précise pour ce géographe, naturaliste :  recréer le paysage tel qu’il était dans les années cinquante avant l’industrialisation de l’agriculture afin  de lui redonner un avenir riche en biodiversité : « Je suis parti des photo aériennes que l’on peut trouver sur le  site du géoportail,  et j’ai vu où les haies étaient implantées, la structure du paysage agricole et donc tout ce qui a été modifié au nom d’une agriculture qui avait l’objectif de nourrir et on le comprend. Mon travail d’observation n’a pas pour objectif de revenir à l’attelage de bœufs mais de penser globalement et de se débarrasser de la chimie pour retrouver la flore et la faune présentes voici plusieurs années. Nous avons la connaissance et la technologie pour faire une agriculture de qualité.»


Lieu d’expérimentation…
Sous l’égide de  « Graines des champs », l’association créée en 2018 par Benoît Moinet,  son  président,  a acquis  cinq  hectares de terres autrefois céréalières (essentiellement production de maïs) afin qu’elles deviennent  ce lieu d’expérimentation. «  Le premier travail a été de semer des prairies à partir de semences locales, qui ont été recueillies dans un village voisin, soit une dizaine d’espèces. Et en deux ans, on a pu observer déjà des résultats avec le retour de certains oiseaux. Ce sont eux qui reviennent en premier comme la linotte mélodieuse, le bruant proyer… Mais aussi les orchidées qui sont une spécificité du Vic-Bilh. Et aujourd’hui les ânes et les vaches  entretiennent les prairies. » raconte notre naturaliste pour qui une  journée est aussi une succession de moments d’observations (60 000 au total par an pour l’association).  


…  mais aussi d'activités :  éco-pâturage, éco-foresterie…
Des services  se sont ensuite ajoutés à cette expérimentation comme l’entretien de prairies par les ânes (souvent abandonnés) auprès de communes alentour, solution  écologique et moins coûteuse (adhésion de 100 euros par an). L’association  assure également un service d’éco-foresterie qui a permis de créer un emploi «  On en avait marre de voir comment les parcelles forestières étaient traitées. Le modèle systémique appliqué, qui est toujours notre méthode, revient dans ce cas  à avoir une gestion qui tient compte aussi bien des arbres de 1cm que de 1 m de diamètre que de l’activité faunistique (nid sur un arbre, passage d’animaux…). Le paysage et la  vie du lieu, une fois notre passage, doivent être identiques.»
Lorsque le bois est coupé, il est partagé entre  le propriétaire et l’association.  Cette dernière revend alors les coupes en bois de  chauffage pour une grande partie  et  en bois d’oeuvre  (après séchage) pour  une clientèle qui n’a pas besoin de gros volumes. «  On a un catalogue. On fait de la  découpe sur mesure et on s’adresse aussi bien aux particuliers qu’aux artisans charpentiers, menuisiers… ».


… et  génie écologique
Autre service proposé à tous, le génie écologique.  « Graines des champs »  apporte ici un conseil en matière de haie, de mares… le montant de l’intervention reste  toujours le  même, 100 euros la cotisation. «  Nous souhaitons partager nos connaissances, il s’agit de donner un conseil. On peut intervenir aussi pour les  travaux, les achats divers  restant  alors à la charge du propriétaire ».
Une association qui œuvre avec connaissance et passion
Aménagement, expérimentations et services sont la règle de trois de cette association qui œuvre avec connaissance et passion auprès de ses interlocuteurs. Une bonne adresse pour voir également un beau verger, et demain le plus grand hôtel à insectes  au monde !!

 



Les Trois coups ! Selon Benoît Moinet



> Coup de chapeau :  « Je pense au maire de Burosse-Mendousse  qui nous a accueillis chaleureusement et avec qui nous travaillons, mais aussi au maire de Saint-Faust, qui nous a demandé d’intervenir alors que nous démarrions en matière d’éco-pâturage, nous faisant confiance, faisant ensuite boule de neige .»


> Coup de main : « Comme toute association, les bénévoles, pour une action, quelques heures ou plus  longtemps et alors mettre en place une haie ici,  participer à la réalisation du plus grand hôtel à insectes, pour des travaux de clôture… Les bénévoles nous ont permis de  planter 150 fruitiers.»


> Coup de projecteur : « On a connu des jeunes élagueurs en milieu urbain sur Pau qui nous ont permis de rencontrer l’association « Les tas de nature », des amoureux de la grimpe… On partage la même philosophie, le respect des arbres, d'où cette envie de se regrouper et  de créer une filière bois local Béarn. Quand on sait que les arbres abattus en ville partent en déchetterie… »


Pour les plus curieux : https://www.facebook.com/grainesdeschamps.bearn.3





 

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REDACTION

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