Arrens-Marsous | 65

Dans le Val d’Azun, à partir d’un travail de recherche sur les semences locales, ils ont créé leur entreprise de végétalisation des sols dégradés. Le gain pour la biodiversité, le climat est évident… Coté clients, les collectivités et les entreprises privées ne sont plus à convaincre ; côté acteurs agricoles, ils ont accueilli positivement la démarche dès le départ et sont devenus des partenaires.


Vallée aux multiples petits villages, aux activités de loisirs dites douce et déjà porteuse  de nombreux projets alternatifs,  le Val d’Azun a  conquis Régis  Cazalas, Bigourdan d’origine, pour créer  l’entreprise ÉCO-ALTITUDE   à Arrens-Marsous. « C’est un choix de  vie et aussi un choix professionnel qui s’appuie sur la transition écologique. Notre projet  est le résultat d’une recherche locale sur les semences,  et de la rencontre d’acteurs agricoles  locaux intéressés par notre démarche  de végétalisation de sols dégradés à partir des semences  venant de leurs prairies.»

De la recherche à la mise en application
Tout a démarré par  huit années de recherche réalisées par Brice Dupin, ingénieur   en agro écologie sur les semences locales des Pyrénées permettant de mettre en avant leur  grande diversité,  leur  qualité en matière de repousse, de lutte contre l’érosion, et leur  impact positif sur l’environnement  et la biodiversité. Le chercheur, à l’issue de son étude, a alors transformé celle-ci   en action concrète sur le terrain à travers la proposition de Régis Cazalas, ingénieur environnement de créer  ÉCO-ALTITUDE   en 2017.

Collecte, séchage, tamisage…
Si  Autrefois,  « les fonds de grange » dans les fermes étaient  utilisés  pour ensemencer les prairies à partir des graines tombées des bottes de foin, la pratique s’est perdue au profit de l’achat de  graines de Nouvelle-Zélande, d’Autriche…   ÉCO-ALTITUDE   s’appuie sur  un  procédé  bien différent aujourd’hui : « Après avoir ciblé les prairies, et cela à différentes altitudes, on assure la récolte des graines pendant  l’été avec une brosseuse conduite par un quad, on peut imaginer comme un peigne qui lisse les hautes herbes,  suit un temps de séchage sur place, de tamisage et pour finir la mise en sac.  » précise Régis Cazalas.

Une cinquantaine d’hectares « brossés » par an  
Cette collecte des semences  a été possible avec le partenariat des agriculteurs qui  ont adhéré à la démarche dès le départ dans la vallée. Aujourd’hui la zone de collecte sur les Pyrénées en moyenne montagne et piémont s’est étendue d’est en ouest, pouvant aller  jusqu’au littoral basque ; une cinquantaine d’hectares par an permettent la collecte. « Il y a plus d’une dizaine de semences  différentes sur les Pyrénées, nous en connaissons les spécificités et notre offre se fait en fonction  des surfaces à végétaliser » intervient notre interlocuteur, président de la société.

Puis vient le temps de la végétalisation par hydro-ensemencement
Entre en scène alors la seconde activité complémentaire  de l’entreprise : la revégétalisation par hydro-ensemencement.  Les semences   mises dans une cuve ajoutées à   de l’eau,  des engrais organiques et  de  la cellulose   en fibre  de bois  vont donner une pate liquide qui sera ensuite  projetée sur le sol à  végétaliser. « Elle   constitue une couverture qui se fixe au sol immédiatement. Le  dosage des semences est calculé selon  le type  de sol et le besoin  de végétalisation, reconstitution du sol,  réhabilitation de sites… » souligne notre expert.

La bonne graine au bon endroit, un travail   d’experts
Les  clients sont aussi bien les collectivités  que les  entreprises privées qui réalisent des ouvrages routiers, des réseaux d’électricité… sur des surfaces qui vont de quelques centaines de mètres carrés  à une dizaine  d’hectares. «  On végétalise  des allées piétonnes de cimetières, des bords de rivières, des pistes de ski… Notre clientèle qui s’étend de plus en plus sur l’ensemble des Pyrénées, aujourd’hui en Cerdagnee n’est plus  à convaincre, notre proposition est  logique et porteuse de sens. Notre travail consiste plus particulièrement   à apporter notre  expertise  auprès d’eux, » conclut Régis Cazalas.


Les Trois coups ! Selon Régis Cazalas


> Coup de chapeau :  « Aux agriculteurs du Val d’Azun qui tout de suite ont compris l’intérêt de notre travail en matière de biodiversité ; la ferme  Bretou qui est une exploitation menée en Bio et la ferme Cazaux. Aujourd’hui d’autres agriculteurs nous ont rejoints et des collaborations sont nées, les liens sont créés et l’entraide  est présente si besoin.»


> Coup de main : « Je pense à Christophe Rivals, un ami  qui nous donne par ses conseils , ses connaissances techniques, de vrais coups de main lors de nos interventions.  C’est un technicien en travaux paysagers très utile dans notre activité.»



> Coup de projecteur : « Une Rivière Un Territoire », qui est une agence EDF implantée dans la vallée qui ous a aidés lors de l’installation, qui  sait associer les acteurs-économiques d’un territoire. Leur aide est concrète.»   


Pour les plus curieux :  ECO-ALTITUDE  :   https://www.eco-altitude.com/

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Si on semait, si on semait, si on semait, eh, eh, eh ……… Vic-Fezensac 32   -       https://www.ici-toutvabien.org/informer/234-permaculture.html

Une grainothèque… pour s’interroger sur nos modes de vie  Cazères-31   https://www.ici-toutvabien.org/impliquer/222-grainotheque.html



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REDACTION

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