Sainte-Alvère | 24

Une immersion en pleine nature proposée à « l’animal humain » que nous serions afin d’apprendre à voir et à observer les traces, mieux encore, à « suivre la piste ». L’expérience est de toutes les saisons, elle peut se vivre en famille et permet de renouer avec un savoir-faire ancien oublié. A suivre donc…

Dans l’un des départements les plus boisés de France, proche des grottes de Lascaux, au cœur de  « la vallée de l’Homme »,   l’association « je suis la piste » propose d’aller à la rencontre  des animaux à partir de leurs traces : « si ce n’est pas un jeu de piste que l’on propose,  les indices n’étant pas préparés à l’avance, l’aspect ludique se mêle à la rigueur scientifique au cours du pistage animalier défini comme  l'art de trouver, identifier, interpréter et suivre des séries de traces laissées par un animal » raconte Francis Collie, le fondateur de l’association.


Le pistage est ancré en nous mais
Le pistage serait-il une nouvelle façon de se connecter à la nature ? Non,  répond notre interlocuteur, rappelant que l’humain est un animal  parmi les animaux dépourvus de sens développés, mais qui a dû apprendre à pister autrement pour sa survie, développant alors son intelligence. « Les indices vont alors être ce que l’on va entendre, voir, découvrir, observer… des plumes, des crottes, des arbres écorchés, des oiseaux qui se taisent ou au contraire qui sont bruyants … C’est la somme de nos sens qui va être la base de notre réflexion, elle va s’imposer de façon logique aussi bien aux enfants qu’aux adultes. Le pistage est ancré en nous, mais nous l’avons oublié. Nous ne savons plus déchiffrer les indices… Mais cela s’apprend » précise notre interlocuteur aux pieds nus, afin de rester connecter  pleinement à la Nature.


Si j’étais l’animal, j’irais par là…
Les traces animalières ne seront pas les seules découvertes des promeneurs  qui, s’ils le désirent, eux aussi,  pourront goûter à la marche pieds nus. En suivant la piste animalière, l’initiateur à l’art  de pister, art ancestral, propose également  une façon de se mouvoir, de  projeter son corps pour anticiper les prochains mouvements de l’animal, devenir « l’animal » en quelque sorte, être la piste lui aussi … « Je suis la piste, c’est aussi adopter cette attitude qui suscite l’imagination, propre à l’humain… Si j’étais l’animal, j’irais par là, et ce chemin va entraîner d’autres découvertes,  peut-être  celle d’un un arbre mort qui a développé des champignons, constituant de multiples lieux d’habitat et de vie,  pour le pic, les insectes,  la genette. L’arbre mort participe ainsi à la vie » rappelle l’initiateur de  cet art ancien.


Une initiation à la vigilance, l’observation, la pose de pièges photo…
De quelques heures à  vingt-quatre heures, l’association propose aux enfants, familles et adultes (coût de 5 € à 80 €) des balades qui vont  amener les promeneurs vigilants à se  rapprocher de ce qui les entoure, à apprendre à poser des  pièges photo …  dans une forêt bien souvent, mais aussi dans des lieux plus ouverts : «  La forêt départementale de Campagne, à côté des Eyzies, étant ouverte à tous, nous permet de faire de belles balades. Le lieu domine la rive gauche de la vallée de la Vézère, il est d’une riche biodiversité avec plus de 350 hectares de forêt, ce qui assure des  rotations des ateliers de pistage, car il est important de ne pas déranger les animaux avec nos odeurs, qui pourraient imprégner des espaces et bloquer des lieux de passage. Nous changeons nos parcours pour cela. »
L’actualité de l’association
Pour mieux faire connaître le pistage et l’association, Francis Collie a écrit et réalisé les dessins  des  « Animaux du Pays de l’Homme » :  un livret de 24 pages couleurs qui a bénéficié du budget participatif « Dordogne 2020 ». Tiré à 10.000 exemplaires, l’ouvrage  sera distribué gratuitement dans les offices de tourisme, mairies, écoles…



Les Trois coups !  Selon Francis Collie




> Coup de chapeau : «Aux jeunes qui se réveillent, ceux qui ne se laissent pas endormir par les technologies,  et qui veulent mettre la société sur d’autres rails, car on leur passe un monde pas en très bon état…»



> Coup de main : « S’il y a des lecteurs du journal qui sont intéressés par notre action et qui sont propriétaires terriens… On pourrait proposer dans ces lieux un atelier en positionnant des caméras préalablement… permettant de mieux connaître  la faune qui traverse ces espaces… On pourrait ainsi envisager des actions qui soient intéressantes pour chacun.»



> Coup de projecteur : «Je pense au philosophe Baptiste Morizot et à ces récits sur le pistage comme dans le livre « sur la piste animale » . C’est une autre façon de s’éveiller au pistage que celle que nous proposons ; c’est une proposition philosophique dont nous avons aussi besoin.»



Pour les plus curieux : Je suis  sur la piste     http://jesuislapiste.fr -     https://www.facebook.com/jesuislapiste/


                                     Sur facebook, partager les traces entre pisteurs : https://www.facebook.com/groups/pisteurs

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REDACTION

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