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Guillac 33

A la ville ou à la campagne, les oiseaux font partie de notre  quotidien. On aime leur chant, leur vol… En ce début d’été, difficile de les observer, on se demande où ils sont passés ? Et si on demandait à une amoureuse des oiseaux, une observatrice de la nature qui parle aussi à nos émotions. Balades pour enfants et adultes, ateliers… à partir de son jardin et bien au-delà. 

En 2020, Magalie Costes  donne une nouvelle orientation à sa vie professionnelle tout en restant dans la continuité de ces années d’enseignement et de son lien avec la nature.
Elle devient animatrice nature indépendante et  crée pour cela « le jardin des Murmures ».


Proposer des balades nature : une évidence
Ayant grandi à la campagne, toujours dehors, entourée d’animaux, elle a gardé le goût de l’observation et  presque intact les émotions de son enfance : «  Mon père avait quatre jardins, enfant j’ai toujours été dehors, on jouait avec la terre, les pierres, on s’amusait de rien. Je gardais les chèvres dans les champs près de Ste  Soline  connu pour autre chose aujourd’hui… Il y avait les  saisons, celle  des blés, les  faisans sauvages, les oiseaux des chants…  J’observais  tout cela  avec attention mais sans intégrer alors cette vraie richesse  qui m’entourait… »
Comme une évidence, une continuité, elle commence par créer  des balades nature, des ateliers pour enfants, parents-enfants… avec le  message de mieux faire connaître les oiseaux en apprenant à les reconnaître et ainsi à mieux les protéger.  En Gironde et Dordogne,  ses lieux d’observations sont  les forêts,  les vignes et  les jardins.
Parfois, son jardin peut être le départ ou une proposition de  visite, de parcours sensoriels : « le jardin des Murmures que j’ai créé  sur un hectare, possède différents espaces,  un jardin médicinal, des espaces d’observations, une prairie de 4000 m2 en biodiversité, une cabane,  des habitats et lieux sauvages pour les oiseaux, les chiroptères et la petite faune, des nichoirs… l’idée est de favoriser en permanence la cohabitation avec le vivant… ». Il a été labellisé refuge LPO biodiversité mais aussi  Fête de la Nature. C’est un Jardin de soins depuis 2020. Elle est  membre de la Fédération Française Jardins Nature et Santé et de l’Association Humanité et Biodiversité.


« Et si on pouvait baisser le son ? »
Les thèmes de ses prestations s’adaptent  à ses différents interlocuteurs avec toujours le souci de parler à nos émotions.  Lorsqu’elle intervient en lycée, elle emprunte  le chemin de la fête et  de la musique au dehors ; ces lieux  que l’on s’approprie  alors qu’ils sont difficilement conciliables  avec le vivant : « Le dehors c’est l’habitat de certaines espèces. Quand on fait la fête dans un jardin, dans une forêt… on émet une pollution sonore  tout autour, car dans les haies, les arbres il y a des oiseaux cachés qui habitent là … je  sensibilise les jeunes au fait que si le son est fort, les oiseaux ne s’entendent plus, de même lorsque l’on fait des feux d’artifice… Et donc, si on veut les voir et les entendre, il faut baisser le son…    D'où le thème de mon  intervention qui est une sorte de proposition  - Et si on pouvait baisser le son ? -… Je suis contente lorsqu’ils me disent  avoir pris conscience de ces désagréments inconnus jusque-là et qu’ils voient que le vivant a besoin d’être protégé, que leur habitat est précieux  »

« Les oiseaux sont d’incroyables parents »
Le panel de notre interlocutrice est également  varié  pour créer le lien avec le  public adulte : « balades crépusculaires », « les bons gestes avec son chien lors de balades » ou très prochainement avec «  Les oiseaux sont d’incroyables parents » :   « Les oiseaux sont de vrais êtres vivants comme nous, on ne vit pas à côté, mais  avec eux. Ils ont beaucoup à nous apprendre, sur leur adaptation, leur savoir vivre ensemble… Ils ont de vrais rôles de parents. Dans cette balade, qui n’est pas une randonnée, on parle bien sûr du chant, mais de toutes ces stratégies qu’ils mettent en place  pour communiquer,  déjouer les dangers,  se reproduire… ma démarche est d’apprendre à les reconnaître par  leur mode de vie, leurs habitudes, leurs  déplacements… On ne connaît que ce que l’on reconnaît»

Des formations à l’ornithologie également
L’ensemble de ces  prestations répondent  à des demandes de  collectivités, d’associations, d’entreprises, d’écoles … et sont bien souvent gratuites pour les  participants. Si on souhaite aller plus loin en matière de connaissances, notre animatrice propose des initiations à l’ornithologie afin de découvrir et identifier les oiseaux des jardins ou rencontrés dans nos forêts au hasard des chemins.  Effectuées en  partenariat avec l’Université du Temps Libre de Libourne et L’Association Les Butineurs du bonheur à Villefranche de Lonchat, ils sont toutefois payantes pour le public.

«  Et cet été Magalie Costes, comment voir les oiseaux, que font-ils ? »
« Les oiseaux s’occupant  de leur nichée, la deuxième ou troisième pour certains à cette époque,  ils   sont moins faciles à observer mais on peut toutefois  les entendre et les voir au lever du soleil, en faisant bien attention de ne pas faire de bruit, de respecter le silence en marchant, de s’habiller avec des couleurs sombres, de s’arrêter et de prendre des jumelles pour observer de loin, des consignes que je donne lors des balades. Et puis, si les oiseaux ne sont pas au rendez-vous, il y a mille  choses à voir, à entendre, à vivre dans une forêt pour s’émerveiller… la balade est toujours belle au final » rappelle avec enthousiasme notre interlocutrice guide également en bains de forêts pour le département de la Gironde.

 


Les trois coups ! Selon Magalie Costes




> Coup de chapeau : « je parlerais de mon enfance,  de cette possibilité d’avoir grandi avec des jardins autour… Et puis je dirais coup de chapeau à la nature qui m’a permis de soigner mes maux. Voir les oiseaux tous les jours mener leur résilience, cela permet  de mener la mienne aussi… Et je l’ai vu également auprès d’actions que j’ai accomplies  auprès de femmes ayant eu un cancer que j’amenais en forêt et cela m’a donné envie d’aller plus loin…»  




> Coup de main : « si j’avais plus de temps, et que j’étais moins dans l’activité professionnelle, j’aimerais œuvrer plus  pour les oiseaux, créer des clubs en direction des  enfants pour toujours avoir des actions sur le terrain… Le coup de main que je reçois ? C’est chaque fois que l’on s’intéresse aux oiseaux…»


> Coup de projecteur : «  Le livre d’Anne-Sophie Novel « l’enquête sauvage » est une prise de conscience personnelle  qu’elle nous fait partager… Et puis « Pour une écologie du sensible » de Jacques Tassin qui est une façon de parler d’écologie en nous ramenant à  la  science du vivant… Loin des grands concepts, il nous invite à  penser comme un tout indissoluble, le vivant et son environnement, afin de retrouver le plaisir tout simple du contact direct avec la plante et l'animal, cette proximité essentielle … »


Le jardin des Murmures : https://jardindesmurmures.fr

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REDACTION

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