Sarrant 32
Une librairie de plus de 26 000 titres où l’on discute littérature couplée à une tartinerie, dans un village de 300 habitants aux belles maisons à colombage ; oui, cela existe ; dans le Gers à Sarrant, tout près de l’église.
On y prend son temps, comme on reprendrait une tartine.
Record à battre d’un preneur de temps : 11 h.
Cathy et Didier ont quitté le métier qu’ils aimaient pour une nouvelle aventure voici plus de 15 ans. Nous sommes juste avant les années 2000 lorsqu’ils décident d’ouvrir ce lieu à Sarrant qu’aucune étude de marché ne peut valider. Le besoin n’existe pas, l’idée est de le créer.
"On rêvait, comme un rêve d’adolescent, d’ouvrir un lieu de vie, de rencontres, de socialisation où le livre permettrait l’échange. Nous sommes issus de cette culture populaire d’Amérique du sud où tout individu est capable d’accéder à la littérature et on voulait prouver qu’en ruralité on aime aussi la bonne littérature ".
En hiver, c’est le moment où la rentabilité sociale est maximale
Ouvert toute l’année, la Librairie-Tartinerie, bien qu’ayant perdu aujourd’hui sa structure associative initiale ne répond pas aux exigences de rentabilité d’une entreprise qui aujourd’hui compte 4 salariés. " En janvier, on devrait fermer, mais l’hiver est le moment où la rentabilité sociale est maximale, on vient ici prendre du temps, on ne vient pas que pour y chercher un livre et repartir. Les parents viennent avec les enfants, les discussions prennent forme autour d’un chocolat…"
Parmi les 26 000 livres, on y trouve un fonds important sur le développement territorial, les politiques culturels qui en fait un lieu de référence en France. Les veilleurs de ce lieu n’ayant pas oublié leurs anciens métiers.
4e Festival de l’illustration du 20 au 23 juillet
Didier Bardy est un passionné, un passionné de quoi ? De rencontres, d’échanges, de mises en places de projets, de territoires, de littérature, de ce qu’il ne connaît pas aussi, quand il lance le festival de l’illustration à Sarrant. "Nous avons un vrai déficit de la culture de l’image, autant on peut parler et échanger sur un texte mais quand on doit le faire à propos d’une illustration, on n’a pas les mots".
En juillet, ce sera la 4e édition du festival avec la présence de l’illustrateur François Place. Au programme : master class, performances ; ateliers de graphisme, débats, apéritifs concerts…
"Ici, on se drogue au projet" dit Didier en racontant le dernier projet concernant l’achat d’une maison pour pouvoir y accueillir entre autres des artistes en résidences et des ateliers sérigraphiques.
Entre nous…
> Solutions à trouver prochainement ? "Il va falloir gérer la richesse du collectif qui n’a pas la même temporalité qu’à deux ou quelques-uns et également trouver des artistes pour qu’ils viennent s’installer ici".
> Grande satisfaction ? "D’avoir changé le regard sur la ruralité et montrer que la littérature n’appartient pas qu’aux métropoles."
Pour les plus curieux : http://www.lires.org