Saint-Pierre-de-Clairac - 47

… C’est la carte blanche d’Elodie Sauvage-Férezin du Hang’art, café-restaurant solidaire et lieu culturel d’Agen. Si le modèle économique de la restauration est basé sur la collecte de denrées, la qualité des produits s’est imposée dans ce lieu dès le départ… Pas étonnant de l’apprécier chez un maraîcher qu’elle nous propose de connaître.


Pourquoi ce choix ?
« Parce que c’est un maraîcher qui a démarré depuis quelques années et qui a eu un passage difficile après le confinement avec une perte de clientèle, avec beaucoup de marchandises sur les bras en août. Il s’est rapproché de nous, plutôt que de les jeter on a passé un marché pour fournir le restau et le frigo solidaire du Hang’art. Un maraîcher qui vise la qualité plus que la quantité et qui nourrit nos enfants en livrant l’école, n’est-ce pas une finalité première de l’agriculture de proximité ? »


Yannick Filippi, maraîcher à St Pierre de Clairac…  La carte blanche d’Élodie Sauvage-Férezin

Après avoir eu différents  emplois dans l’agriculture en France et à l’étranger, Il voulait nourrir sa famille et en vivre en cultivant des produits frais et de qualité. Son achat immobilier voici quelques années qui comprenaient une  parcelle d’un hectare en terre agricole à Saint-Pierre de Clairac lui a fait sauter le pas en douceur et avec sagesse pour créer le potager d’Elniya.

« J’avais des connaissances, pas mal d’expériences pour me lancer et j’étais encore en activité chez un éleveur de poules pondeuses en bio qui m’a aidé pour mon installation en 2017. J’ai beaucoup lu aussi, des personnes comme Michel Boucher, Lucien Seguy… dont les ouvrages parlent des sols vivants, mais aussi Jean-Martin Fortier, un jardinier maraîcher québécois qui a inspiré beaucoup de lecteurs avec son modèle d'agriculture à échelle humaine, écologique et rentable. J’ai appris aussi en testant avec comme stratégie personnelle de ne pas investir financièrement, de ne pas avoir de crédit, ni de subvention et d’utiliser le moins de produit, le moins d’outils, minimiser l’action humaine et ne pas avoir de pressions extérieures…  Et si cela ne fonctionne pas,  je rajoute une couche là où je pense que cela ne va pas. En 3 ans, j’arrive à cultiver autour de 2500  m2 en plein champ et je fais des rotations. La terre ici est argileuse, elle n’est pas facile, elle a du caractère, j’y vais en douceur, je laisse la vie se faire. Je n’ai pas la certification bio, j’explique ce que je fais mais j’y viendrais peut-être un jour… Je produis une vingtaine de légumes par an et je les vends en direct. C’est un autre métier la vente, moins facile pour moi, mais j’ai eu de la chance. Rapidement, j’ai  livré une AMAP car le maraîcher qui  approvisionnait à arrêter. Et puis le bouche-à-oreille a fonctionné dans mon quartier et au-delà… Aujourd’hui les commandes se font par SMS auprès de mes clients, je propose et ils choisissent. Le problème c’est le mois d’août, les gens partent en vacances alors que la production est là… Cette année encore plus, j’avais semé, je sentais que la demande était là… et elle s’est évaporée après le confinement. Et c’est à ce moment-là que je suis allé vers le Hang’art , ma femme connaissait Élodie. J’ai pu ainsi lui proposer mon surplus à bas coût et cela m’a bien aidé. Et elle m’a permis d’agrandir mon réseau, puisque aujourd’hui je livre la cantine de l’école élémentaire de St Maurin qui comprend une trentaine d’enfants. C’est nouveau et c’est super. J’espère pouvoir aller plus loin avec les enfants, proposer des ateliers, leur expliquer la terre, la nourriture… Les communes bougent depuis les dernières élections et je pense qu’il va y avoir d’autres possibilités dans le coin. Dire que je vis de mon métier… Non pas encore, j’ai des projets, la plantation d’arbres, la mise  en place d’un tunnel… Je peux dire qu’à 37 ans j’ai rempli une partie de mon objectif, nourrir ma famille et avoir du temps pour mes filles qui sont encore petites, ce qui fait que les journées sont parfois courtes mais c’est mon choix. »


 

Entre nous :
> Grande satisfaction : « Allier travail et vie de famille, c’est génial. Manger ce que je produis et voir des gens apprécier, c’est important ».
> Solutions à trouver prochainement ? « La gestion de l’eau, cela va devenir compliquée. Il va falloir récupérer l’eau de pluie au maximum, faire des paillages. On échange à ce sujet avec d’autres maraîchers… »

Je m’engage à apporter mon expérience sur un projet similaire : Yannick Filippi : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.

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REDACTION

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