Créon | 33

Opérateur culturel sans lieu, une association propose avec singularité une offre culturelle sur un territoire rural peu doté en équipements. La programmation, fortement axée sur le spectacle vivant, mais pas seulement, s’invite dans des espaces non estampillés culturels. Actions de médiation et aide à la création sont aussi des outils déployés pour faciliter l’accès des habitants - jeunes et moins jeunes - à la pratique culturelle.

À l’origine, la création de l’association Larural impulsée par la municipalité de Créon se voulait être au service  de l’ensemble des associations, très nombreuses sur le territoire, afin de rendre plus visible l’offre culturelle de chacune, auprès des habitants du territoire Créonnais. Malgré les bonnes volontés, cela ne va pas fonctionner. «  En 2012 l’association prend une nouvelle orientation et développe son propre projet d’offres culturelles tout en veillant à être en lien dans ses missions avec les associations. Trois missions sont clairement définies, la programmation de spectacles, la médiation culturelle et le soutien à la création contemporaine artistique. »  explique  Carlina Cavadore qui a participé a l’élaboration du projet de l’association et qui aujourd’hui  en est la directrice artistique, chargée de la communication.


Sortir des sentiers  battus
Ses missions évoluent et son périmètre d’intervention change d’échelle pour s’adresser  aux communes au-delà de la communauté de communes du Créonnais. Si le spectacle vivant – cirque, théâtre …- diffusé par des compagnies régionales professionnelles, est l’ADN de l’association, le jazz a aussi  fait sa place dans la programmation depuis quelques années. Autre singularité de l’association, la volonté de vouloir sortir des lieux culturels et de repérer des lieux « hors les murs » comme une salle des fêtes, des ateliers ou une ferme : «  Le spectacle  « France Profonde » qui évoque le lien avec la terre, les difficultés à maintenir une agriculture locale a été accueilli dans la cour d’une ferme laitière. Il s’est poursuivi par une dégustation de fromages et de vins. La salle était remplie de copains d’agriculteurs qui n’avaient pas  l’habitude d’aller au spectacle. Là est notre rôle » raconte notre interlocutrice.  


Créer de nouvelles relations avec les publics
Sans  lieu propre, l’association  se dit en avoir fait une force, l’amenant à innover  à partir de spectacles participatifs  et  à créer des récits mettant en lien les  artistes et les habitants : «  Notre plus grande mission est de favoriser le  lien social sur le territoire et de décloisonner les pratiques  artistiques. Plus qu’hier, nous aurons à  construire de nouvelles relations avec le public  qui a du  mal à se détourner de la télévision. L’an prochain, la Compagnie OLA, accueillie en résidence par l’association  à l’école de Créon, va proposer  une déambulation  dans l’espace public, embarquant 80 participants  du territoire dans un rituel proche du carnaval avec ses danses, ses marches, ses musiques… L’idée  est de réhabiliter les sens du rituel  et de ce qu’il porte en termes de libération de nos maux. Une dynamique culturelle du territoire s’écrit dans l’échange et la rencontre.» souligne Carlina Cavadore.


Un leitmotiv : « L’éducation artistique est indispensable… à une vie citoyenne »
 L’association met également en place  des projets d’éducation artistique et culturelle auprès des scolaires  permettant de découvrir une palette d’expressions artistiques, et d’aller à la rencontre des artistes et des œuvres : «Notre mission passe par l’accompagnement des pratiques, faire émerger des passions… L’éducation artistique est indispensable à la démocratisation culturelle, à une vie citoyenne comme à l’épanouissement de chacun. Elle se construit   à travers des expérimentations, des rencontres avec les  artistes mais aussi des philosophes, des scientifiques … Notre métier devra  de plus en plus mettre en avant l’impact social et territorial de la culture. Aujourd’hui  l’impact social se mesure.»


Au côté des salariés, des bénévoles militants et impliqués
Élément indispensable de la vie de l’association, les bénévoles. Vrais membres actifs, au nombre de 80 en moyenne, ils  donnent du temps et de leurs  compétences à travers différents moments : «  Au côté des 3 salariés, les bénévoles sont essentiels comme dans toute association. Ici, ils sont militants, impliqués et participent  aux décisions, au projet associatif, mais  également à  l’organisation sur le terrain,  dans la tenue de la buvette, l’accueil des artistes… Et on les retrouve aussi  dans des processus de création dans des spectacles participatifs.  Tout cela nécessite une coordination  à laquelle une personne de l’équipe salariale veille.»

Photo : Gérard Druillet


Les trois coups ! Selon Carlina Cavadore


> Coup de chapeau : « A l’implication des bénévoles de l’association qui ne sont pas assez remerciés et aussi un coup de chapeau aux artistes qui nous proposent des spectacles pour continuer à nous émerveiller, on a besoin d’eux.»



> Coup de main : « Que les  élus continuent à soutenir notre travail, notre modèle économique est fragile et dépend des subventions.  Je fais partie des personnes  convaincues  de la nécessité de  la culture et de l’éducation artistique, de leur impact social sur un territoire  et cela implique qu’elles soient  portées par les collectivités, la région… »




> Coup de projecteur : « sur la compagnie franco catalane de cirque et de spectacle vivant Baro d'Evel  de la région toulousaine. Ils nous emmènent dans des univers fascinants. On ne sort pas indemne de leur spectacle.»  

 

En savoir plus : L'‘Association Larural :  http://www.larural.fr/

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REDACTION

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