Grateloup-Saint-Gayrand 47
Céline, documentaliste et Yann, professeur d’histoire-géographie, vivent à Grateloup-Saint Gayrand, un village de 500 habitants à 10 mn de Tonneins, au cœur du département du Lot-et-Garonne. Très attirés par le livre de jeunesse, ils se baladent dans de nombreux salons du livre de jeunesse et se mettent à rêver d’un salon dans leur village, quand ils rencontrent par hasard un éditeur. « Il s’agit d’Alain Serres, éditeur de Rue du monde. II les encourage vivement en leur disant - Vous avez envie… ? Allez-y … Vous habitez à Grateloup… ? Et le nom est évident, ce sera le festival Mange-Livres à Grateloup. C’est ainsi qu’est né dans les têtes le festival avec au préalable la création de l’association Mange-Livres » raconte Lucile Patenotte, coordinatrice et chargée de la programmation, seule salariée de l’association depuis 2019 et fille du couple Céline et Yann.
Une soixantaine de classes participent à l’évènement
En 2002, lorsque l’association Mange-Livres se crée à Grateloup-Saint-Gayrand, les pôles culturels sont bien éloignés de ce petit village, et la proposition pour les plus jeunes en milieu rural bien maigre. Pour les co-fondateurs, l’objectif n’était pas seulement d’inciter à lire, mais de proposer des livres où les auteurs et les illustrateurs seraient invités, de créer une rencontre avec les jeunes, les enfants. « En effet, l’idée est la même depuis le démarrage, organiser cette rencontre tout au long de l’année avec les écoles. La 21ème édition est déjà en route, nous indiquons aux écoles qui souhaitent participer, les dix auteurs-illustrateurs qui seront présents. Une soixantaine de classes participent chaque année, de la petite section de maternelle à la 3ème » précise notre interlocutrice.
Tout au long de l’année le festival se prépare
Durant l’année, les élèves vont ainsi choisir un auteur-illustrateur parmi les dix sélectionnés par l’association, faire la connaissance avec ses ouvrages, mais également préparer le défilé de haute lecture mettant en scène une œuvre ou l’ensemble de l’œuvre d’un auteur et présenté lors du festival ; « C’est un moment fort, très gratifiant pour les élèves participants, les grateloupiots comme on les appelle défilent devant l’auteur à travers des scénettes travaillées pendant leur scolarité.» Les auteurs se préparent à ses rencontres en apportant leur carnet de dessin, donnant à voir leur travail. Ceux habitués à ce genre de festival proposent des ateliers autour du livre.
La commune ouvre ses portes au festival
Sur les trois trois jours proposés par le festival, deux sont consacrés aux rencontres scolaires avec les auteurs à travers différents ateliers, des balades littéraires et un spectacle prévu pour les plus petits. Le samedi, le festival s’ouvre au grand public. Chaque année, c’est autour de 4000 personnes qui déferlent sur la commune qui a mobilisé l’ensemble de ces structures : « La moindre salle est occupée, le gymnase, la salle des fêtes, l’ancienne école, le temple rénové, la salle du conseil municipal… On est partout, sur la place du village également avec le grand chapiteau qui abrite la librairie et les stands et depuis quelque temps, le château de Lagarde, sur la commune, a ouvert ses portes au festival. »
Les bénévoles jouent ici aussi un rôle prépondérant pendant l’année sur des événements ponctuels menés par l’association dans le département et aussi lors du festival qui va mobiliser une soixantaine de personnes ; « On vient de partout, mais on recrute aussi aux alentours. Sur la commune, la vie associative, assure aussi les coups de main.»
Et demain ?
Plus préoccupant, reste pour demain l’état des finances du festival et l’emploi salarié de l’association « Embauchée à temps plein, un temps nécessaire pour organiser le festival et mener les actions à l’année, on observe, au fur et à mesure des années que les subventions sont certes là mais elles n’augmentent pas. La plupart sont locales, de la commune en passant par la communauté de Commune, le département et la région. Les élus locaux tiennent au festival, sont conscients de sa richesse, de sa qualité, nous appartenons à la Fédération des Salons et Fêtes du livre de jeunesse mais de notre côté cela devient compliqué. »
En attendant, l’édition 2024 a bel et bien démarré. Le rendez vous est donné comme toujours, la première semaine de juin.
Les trois coups ! Selon Lucile Patenotte
Coup de chapeau : « Aux enfants qui viennent, ils donnent tout le sens à ce salon et permettent de continuer notre travail.»
Coup de main : « On l’espère, en priorité financier, car porter la littérature au cœur de la jeunesse a de forts impacts. De jeunes parents viennent ici en se rappelant qu’ils ont été sensibilisés enfants, à la lecture ici lors de ce festival. Le travail à l’année amène également un nouveau public issu de notre département et au-delà.»
Coup de projecteur : « Sur le festival de BD de Clairac, qui se situe à 9 Km de Grateloup menée par l’association des arts, c’est un très beau festival qui se déroule les 25 et 26 novembre prochain. On y rencontre des auteurs et illustrateurs de littérature jeunesse, de BD jeunesse et de mangas. Il y a aussi des spectacles et lectures dessinés. C’est à découvrir…»
L'association Mange-livres : https://www.mange-livres.com/