Calmont 31

Située au centre du village, surplombant l’Hers, l’ancienne poste de la commune a repris vie depuis juin à travers un café culturel aux allures de tiers lieu. Les porteuses du projet ont eu un coup de cœur pour ce lieu que la mairie souhaitait faire revivre. L’espace met en avant la culture, la solidarité, l’écologie et le féminisme.


En juin dernier, sur la commune de Calmont (2400 habitants), l’ancien bâtiment de la Poste reprenait vie grâce à un projet mené depuis plusieurs mois par Julia Durand et Nina Voisin. Deux parcours professionnels  vont  se rejoindre    pour la création de ce lieu. La première, après des études d’anthropologie, a  eu un parcours dans l’humanitaire et une forte expérience dans le développement de projet, la seconde, menuisière de formation est engagée dans l’action solidaire.

 
« La taille du lieu a fait évoluer le projet. »
Le binôme, comme elles se nomment,  recherchait en 2023 un lieu au sud de Toulouse, dans les alentours de Mauvaisin, afin d’y ouvrir un café librairie-ressourcerie : « Au départ,  l’objectif était un café librairie mais nous avons pris connaissance par la médiathécaire  de Calmont que la commune avait lancé un appel d’offres afin de créer  un lieu de convivialité. Le lieu, la taille du lieu a fait évoluer le projet. Nous l’avons co-construit avec les élus de la commune, et plus particulièrement avec  la commission développement économique touristique. Le projet a pris également en compte  un questionnaire qui visait à recueillir les envies des habitants» raconte Julia Durand, aujourd’hui salariée de l’association à trois quart-temps, tout comme Nina.


« S’assurer de la pérennité de notre projet…  a été déterminant »
Grande maison sur trois  étages avec un jardin, l’ancienne poste étant inhabitée depuis plusieurs années nécessitait un investissement de 80 000 euros  de la part de la commune pour la mise aux normes, aussi,  il était primordial pour la commune de veiller à ce que le projet soit rentable : « S’assurer de la pérennité de notre projet, qu’il soit viable économiquement  a été déterminant. Le lieu, qui était grand, a permis  d’ouvrir ce lieu à d’autres activités, dont  la petite restauration, un poste plus rémunérateur plutôt qu’un salon de thé prévu au départ ».


« On a  imaginé d’autres façons de faire du lien… »
L’accompagnement de la création par l’organisme BGE, l’apport financier des porteuses du projet  (décompté des loyers des locataires du lieu),  l’étude  de marché, le modèle  économique présenté  ont été déterminants pour  ce binôme qui n ‘a pas hésité également à solliciter d’autres acteurs  du lien aux alentours : « Le fait que Nina soit originaire d’ici, que  j’habite comme elle à Mauvaisin depuis 4 ans, a facilité les contacts avec d’autres lieux alternatifs alentours très aidants. Notre offre vient compléter les propositions associatives de la commune, de la médiathèque… On a imaginé d’autres façons de faire du lien, de se rencontrer dans un espace que l’on a voulu chaleureux et si possible qui ouvre à l’émerveillement par ses activités. »


Une identité forte au niveau féminin et écologie
La  Riposte structure son activité autour de trois pôles : un pôle restauration bio et local, un pôle social avec  ateliers, cafés discussions, apéro langues, rencontres thématiques et un pôle culturel pour les concerts et spectacles. Espace engagé, le Café Culturel qui n’a pas choisi son nom par hasard, dispose d’un rayon livre faisant la part belle aux écrivaines, grâce à un partenariat avec  la librairie proche « Mazette » et un espace de créateurs-créatrices avec notamment Umà studio, dont la céramiste Isabelle est très impliquée dans la vie du lieu. Enfin, au sous-sol, on trouve   un espace friperie de seconde main : « Ce  lieu qui se rapproche d’un tiers lieu  repose  sur  deux axes, l’écologie et le féminisme. Nous sommes en train de développer une  charte éthique  pour nous, les bénévoles, les artistes, toutes les personnes qui viennent ici… On fait attention à l’accueil, aux comportements, afin que les femmes s’y sentent bien. De même,  on veille à ce que nos activités,  la programmation, soient  équitables entre les hommes, les femmes… Dans ces actions, nous avons été aidés par le planning familial et l’association la Petite à Toulouse ».


Ouvert depuis moins de six mois, l’heure n’est donc pas au bilan mais les retours sont déjà positifs, grâce aux nombreuses activités et les rendez-vous culturels : «  Cela a bien démarré, mais nous savons que cela va être difficile, que nous avons besoin de subventions. C’est déterminant pour des lieux comme les nôtres qui activent le lien social et l’intergénérationnel… On peut dire qu’on favorise l’émerveillement dans l’écoute d’un concert, ou dans l’atelier céramique pour les enfants… ou quand les personnes entrent dans le lieu pour la première fois… »


Les trois coups ! Selon Julia Durand



> Coup de chapeau : «  A notre  rencontre avec Nina et Isabelle qui a permis le projet et sa réalisation.  Mais on ne doit pas oublier nos proches, nos parents, la mairie  et les coups de main des autres  tiers lieux que l’on a contactés, ils nous ont  permis de croire en notre projet.»


> Coup de main : « Dans l’esprit de solidarité,  on souhaite aider d’autres projets  qui ont des projets de création … mais on est encore jeune. »

> Coup de projecteur :   « Les podcasts   Le Cœur sur la table de la journaliste Victoire Tuaillon. Ce sont des épisodes documentaires pour réinventer nos relations amoureuses…Elle déconstruit notre système patriarcal, elle questionne les masculinités… car pour la journaliste :  s'aimer, est une des façons de faire la révolution.»



En savoir plus : La Riposte  : https://www.facebook.com/p/La-Riposte-61557611728144

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REDACTION

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