Bayonne | 64

Fondée voici quelques mois pour défendre les droits et les idées des habitants des quartiers populaires, une association crée un journal mettant en avant les personnes, leur quotidien in situ. L’objectif demain est d’ouvrir ce media aux habitants afin qu’il soit réalisé par eux. En attendant le 2e numéro va sortir mi-avril et on cherche des bénévoles pour le distribuer.

Sorti en janvier, le premier numéro a été distribué par les membres de l’association ALDA directement à ses lecteurs, donner de la main à la main presque. « C’est plus le mode de distribution qui a déterminé le choix du papier. Loin de nous de penser que les personnes à qui il est destiné sont déconnectées du numérique. On voulait rencontrer les personnes à qui est destiné le journal, pour mieux les connaître, discuter… car pour nous l’objectif est que le journal demain soit écrit par les habitants.» raconte Xebax Christy, permanent de l'association.


« Les classes populaires…dans nos quartiers… sont aujourd’hui silencieuses… »
Le constat porté par l’association fondée en novembre dernier est simple et direct quand on écoute Xebax Christy,  permanent de l’association : « Les classes populaires, même si le terme n’est plus utilisé, sont une réalité dans nos quartiers de Bayonne, elles existent et elles sont aujourd’hui silencieuses, sans voix et n’ont plus de porte-parole comme pouvaient l’être le Parti communiste, les syndicats ou l’Église. On a vu quelques tentatives d’expression avec les gilets jaunes et puis cela s’est arrêté. Le journal est un outil de l’association pour le changement, une façon de privatiser l’espace public, de prendre confiance en la capacité collective, d’être la voix des quartiers, celle qui dénonce les situations mais aussi qui valorise le positif, qui propose. »


L’envie est de faire bouger les quartiers
Le choix de la dénomination ALDA (pour l’association et le journal) , mot basque signifiant “changer” se veut une invitation à destination des milieux populaires avec l’envie de faire bouger les quartiers, de faire entendre leurs besoins. L’intention est d’autant plus forte lorsqu’on lit à la Une de son titre : « Que l’avenir ne soit plus ce qui va arriver mais ce que nous allons en faire », une pensée du philosophe et mathématicien, prix Nobel, Henri Bergson.


« On propose aux habitants de reprendre la main »
« Ces quartiers souffrent d’une image dévalorisée, ils sont souvent délaissés, oubliés, comme on peut le voir dans le numéro 1 d’ALDA - avec la disparition du service de la Poste dans le quartier de Polo Beyris ou la fermeture d’une épicerie bar dans celui d’Habas-la-Plaine, on propose aux habitants de reprendre la main, pour être entendus » souligne notre interlocuteur.

Un journal fait demain par les acteurs du terrain…
Les membres de l’association ALDA, issus pour beaucoup de l’économie sociale et solidaire, ne sont pas des gens de la presse, même si on compte dans leur rang un journaliste. Tous avancent en faisant des enquêtes, en recueillant la parole, en allant chercher demain des personnes qui feront le journal, comme ce dessinateur qui s’est présenté à l’équipe, un bon début. L’association espère aussi de nouveaux bénévoles pour la distribution, un gros travail quand on sait que le tirage atteint les 20 000 exemplaires.
Pour lancer le journal, l’association a été soutenue par la fondation Manu Robles Arangiz créée par ELA en 1991, la confédération syndicale regroupant plus de 100.000 travailleurs et travailleuses du sud du Pays Basque. « La fondation soutien de nombreux projets alternatifs et elle intervient dans l’édition et la formation. Son aide financière a été déterminante pour sortir et diffuser le journal » conclut Xebax Christy.

 


Les Trois coups ! selon Xebax Christy

> Coup de chapeau :  « à toutes les personnes qui ont participé à la distribution ».

> Coup de main : « Mi-avril on va avoir besoin de bénévoles pour distribuer à nouveau, donner une ou deux heures… cela rend un grand service   ».

> Coup de projecteur : « A l’association Maillâges*, leur formule est belle, rompre l’isolement des personnes âgées, offrir un logement aux jeunes qui ont de forte difficulté pour se loger et créer ainsi du lien entre les générations. C’est une initiative à faire connaître ».

 

Pour les plus curieux : www.alda.eus/journal

Je m’engage à apporter mon expérience sur un projet similaire : Xebax Christy, tél. 06 33 04 56 62


Vous avez aimé ce récit, vous aimerez… 

Association maillage : http://ici-toutvabien.org/informer/158-cohabitation-intergenerationnelle-solidaire.html

En préambule, comment le récit collectif proposé dans ce numéro est-il né ?
http://ici-toutvabien.org/informer/320-preambule.html

Pour comprendre notre société, la relève semble là !
http://ici-toutvabien.org/applaudir/171-livre-journal-revue-la-peste-la-releve.html

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REDACTION

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