Besançon | 25

« Allez-y, découvrez, marchez, grimpez… Seules règles, rester dans l'espace défini et ne pas dégrader les lieux ». C’est ainsi que l’expérimentation de l’école du dehors a démarré en 2018 pour une école maternelle. Aujourd’hui, ces deux professeurs qui y ont découvert un espace de jeu, d’entraide, d’autonomie et bien plus encore veulent aller plus loin en matière de connaissance de la nature avec pour guide la curiosité des enfants.

Besançon | 25

« Allez-y, découvrez, marchez, grimpez… Seules règles, rester dans l'espace défini et ne pas dégrader les lieux ». C’est ainsi que l’expérimentation de l’école du dehors a démarré en 2018 pour une école maternelle. Aujourd’hui, ces deux professeurs qui y ont découvert un espace de jeu, d’entraide, d’autonomie et bien plus encore veulent aller plus loin en matière de connaissance de la nature avec pour guide la curiosité des enfants.

Le visionnage d’un film proposé par GRAINE Bourgogne Franche-Comté, une association d’éducation à l’environnement (agréée Éducation Nationale) dans le département du Doubs a été le facteur déclenchant pour Stéphanie Chaudron et Marie Marquiset-Camboly, professeurs des écoles à la Maternelle Condorcet de Besançon.


« On s’est dit… on peut le faire »
« On était sensible ma collègue et moi, mais prendre sur le temps scolaire pour jouer ou travailler dehors, ce n’est pas dans l’imaginaire collectif où l’enfant apprend quand il est assis à son bureau. On s’est dit, après le film, on peut le faire. »
L’École maternelle étant située en ville, il a fallu trouver un lieu proche, accessible à pied, à moins de 30 mn qui ne nécessitait donc pas de frais de bus. La forêt de Chailluz s’est avérée idéale. La municipalité a apprécié la démarche et a tout de suite voulu sécuriser les lieux, des arbres étant malades suite aux fortes chaleurs, certains ont dû être abattus. Indispensables pour encadrer les sorties, les parents ont adhéré au projet et accomplissent ainsi avec plaisir et constance leur mission de surveillance, une surveillance de loin.


… Avec des classes de maternelles et élémentaires
De 2018 à 2020, les deux classes de maternelles et élémentaires, soit 50 enfants, sont sorties une fois par mois, seule la pluie les arrêtait.  « L’objectif était que les enfants jouent entre eux, en prenant en compte que l’on était dans la forêt,  chez elle. Nous avions un rituel en début et à la fin de la matinée avec prise de parole, chant, temps de médiation, mais entre-temps ils étaient libres. Nous avions repéré une combe, assez grande, ce qui nous permettrait d’observer tous les enfants depuis les abords, avec un relief qui leur permettrait de courir, grimper, escalader, construire… »
Dans cet espace nature et de pleine liberté, les deux institutrices se rendent alors compte que les leaders habituels ne sont plus les mêmes, l’entraide se crée spontanément, pour déplacer une branche ou faire une cabane. Ils appréhendent la difficulté et se révèlent. On les entend dire « j’y suis arrivée ! j’ai réussi ! » Un vrai bonheur pour les institutrices. « De retour à l’école, ils sont plus tranquilles, plus aptes à coopérer entre eux. Ce sont nos observations, nos interprétations. Les plus grands poursuivent cette expérience avec des travaux. Leur créativité est bien avivée à travers les travaux proposés. »


Tout le monde peut-il se lancer dans cette expérience ?
Tout le monde peut-il se lancer dans cette expérience ? A priori oui, semble dire notre interlocutrice : « la première démarche est de trouver un lieu proche de l’école, indispensable, cela peut être un parc. Il faut aussi penser à l’équipement des enfants. A l’école, il y a des polaires et des bottes pour chacun. Pas question que les enfants aient froid, autrement ce n’est plus un plaisir. L’adhésion des parents est importante car ils sont un soutien indispensable. »


« On ne peut pas ne plus y aller »
Depuis 2020, les sorties se font désormais tous les 15 jours et cette année, l’école a demandé à être accompagnée par l’association GRAINE à raison de 6 fois dans l’année « C’est aujourd’hui intégré à notre pédagogie. On ne peut pas ne plus y aller. Mais nous avons besoin de progresser dans notre approche de la nature, d’avoir plus de connaissance, d’acquérir des compétences pour faire des grands jeux nature, ils ont une curiosité à laquelle on doit répondre. On cherche à enrichir ce que l’on propose aux enfants comme dans toute pédagogie » conclut Stéphanie Chaudron.

 


Les Trois coups ! selon Stéphanie Chaudron

> Coup de chapeau :  « A l’association GRAINES Bourgogne Franche-Comté qui fait un super boulot de soutien et d’aide en respectant chacun, ce sont des aidants. Et leur travail en local et au niveau national est remarquable ».

> Coup de main  : « La présence des parents est primordiale, en venant lors des sorties, ils soutiennent ces actions. On ne peut faire qu’avec leur adhésion. Et ils sont là. »

> Coup de projecteur : « Au Rectorat et au PARDIE (Pôle Académique Recherche-Développement Innovation Expérimentation) qui nous ont reçues, écoutées et qui, par leur positionnement officiel favorable, permettent à ces actions de se multiplier aujourd’hui ».

 


Je m’engage à apporter mon expérience sur un projet similaire : Stéphanie Chaudron, tél. 06 30 13 36 23

 


Pour les plus curieux : vidéo sur l’expérience www.youtube.com/watch?v=AN2aNqwfVuo



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