Montpellier | 34

Voulant continuer à faire vivre un mouvement national de repas solidaires qui avait disparu dans leur ville, quelques jeunes reprennent le flambeau dans l’urgence sans oublier l’humour, l’optimisme et le rôle social que leur action engendre. Une nécessité pour ne pas perdre le lien avec les personnes aujourd’hui dans la rue.


Lila, Johanna, Gilles appartenaient au mouvement  citoyen  qui s’était mis en œuvre dès le printemps dernier  en France sous l’intitulé « Pour eux » avec l’objectif de faire des repas solidaires pour les  personnes dans la rue à Montpellier.
Quelques mois plus tard le mouvement cesse, mais  en novembre dernier, le constat est évident : peu de circulation dans les rues, pas de possibilité pour les personnes dans la rue de faire la manche, il fallait agir, raconte Gilles Lasseigne : « On a repris les mêmes ou presque et on a remonté un collectif pour répondre à une urgence propre à la consommation, celle de pouvoir bénéficier de repas basiques pour les gens dans  la rue  et  de  rompre avec l’isolement  dans lequel ils sont » .
Il y a les « cuistots »,  les « cuissots » et aussi…
Volontaires, optimistes, ne voulant pas créer de contrainte et aussi plein d’humour, ils donnent à leur action le nom de « Délivrue »  dont le principe est simple, il y a ceux qui veulent cuisiner des repas, « les cuistots »  et ceux qui veulent livrer « les cuissots »et parfois certaines personnes  font les deux. « Tout s’effectue  en ligne, à partir d’un formulaire,  le cuisinier indique le nombre de repas qu’il assure, pour tel jour  puis  indique son adresse et le  livreur va chercher chez le cuistot, le repas qu’il livrera ensuite dans la rue. Pas d’engagement dans la durée c’est la règle » confie Gilles aujourd’hui  « cuissot ».
"…de vrais repas, comprenant, entrée, plat et dessert …"
Actuellement 3200 personnes suivent  l’actualité sur la page facebook et plus de 300  sont actives   au sein du mouvement.  Depuis  5 mois le collectif a élaboré et livré 5000 repas  selon une moyenne d’une trentaine de repas par jour avec des pointes à cent cinquante, comme ce fut le cas  en décembre dernier.  « Ce sont de vrais repas, comprenant, entrée, plat et dessert  qui sont cuisinés. Les bénéficiaires apprécient. Certains se  rappellent leur vie d’avant, d’autres  la cuisine de leur maman » confie Gilles.
Les livreurs sont très demandés
Chez Délivrue,  les  cuisiniers sont aujourd’hui plus nombreux que les livreurs et c’est là un problème qui taraude l’équipe. On aurait pu penser que cela serait l’inverse…  « Non, car il y a souvent une peur à  aller dans la rue vers des personnes inconnues, en  situations parfois compliquées d’alcool, de drogue… parfois la  méconnaissance des quartiers de livraison est aussi un frein. Il faut dire aux  personnes qui souhaiteraient livrer à pieds, à vélo, en voiture… qu’il n’y a jamais eu un seul problème et aussi que nous pouvons accompagner les personnes dans les premiers  temps. Il y a une maman  qui livre chaque semaine avec son fils »   raconte Gilles qui se veut très rassurant.
La livraison : un moment fort de dialogue et d’échange
Bien sûr, notre interlocuteur souligne  que la livraison  des repas est un moment fort   de dialogue et d’échange, apprécié par  les bénéficiaires. Mais pour les cuisiniers,  souvent des cuisinières, il s’agit aussi de rompre avec un isolement dans leur quotidien «  Les personnes fragiles ne pouvant pas sortir, ont pu par ce biais se sentir  utiles, recherchant des recettes, pouvant communiquer avec les livreurs…  C’est une bouffée d’oxygène pour tous » rappelle le cuissot au grand cœur.



Les Trois coups ! selon Gilles Lasseigne



> Coup de chapeau :  « A tous ceux qui s’engagent et donnent de leur temps en sachant que cette action apporte une bouffée d’oxygène et de l’énergie à chacun de nous qui participons.».



> Coup de main : «On a besoin de livreurs, quel que soit leur moyen de locomotion même si on préfère, bien sûr, la mobilité douce.  Nous pouvons aider à passer le pas.»



> Coup de projecteur : « Pas mal d’asso ici pourraient en bénéficier, mais je pense à Entraide SDF qui font des maraudes, mais qui pour créer des liens,  distribuent des jeux, jouent avec les personnes, donnent  des livres. Je pense aussi à l’asso. Femmes  invisibles qui s’occupent  des femmes dans la rue et qui font un travail super en distribuant des kits d’hygiène.»


Pour les plus curieux :


Délivrue : https://delivrue.fr/?fbclid=IwAR1VT4KQtKMKrd0UmS365JC4Mbw-u3heKja263AUl-cE86yhMR1Y7r1X9_M        -           
https://www.facebook.com/groups/815528302351633


 

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Quand les mamies mijotent, le client devient un acteur de la solidarité  -  Bègles 33       : https://www.ici-toutvabien.org/je-duplique/337-quand-les-mamies-mijotent.html

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REDACTION

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