Pont-de-Montvert | 48

En réalisant un documentaire proche de son village d’enfance, il découvre l’abeille noire et une apiculture proche des pratiques ancestrales. Le réalisateur lâche la caméra et se donne pour mission de sauvegarder l’abeille locale. Retour au pays, apprentissage d’un nouveau métier, création d’une association, d’un conservatoire… au service de cette grande cause.

C’est  un apiculteur optimiste et toujours dans l’action avec qui  l’on échange aujourd’hui. Cela  fait désormais 15 ans qu’Yves Elie Laurent travaille  avec sa  compagne Chantal  à la sauvegarde de l’abeille noire*, dite  l’abeille  locale,  élevée dans les  Cévennes dans des ruchers, mais aussi dans des troncs de châtaignier « On est parti au feeling,  on a improvisé  mais en retenant la leçon de ceux qui ont fait avant nous,  de ce que nous a raconté Paul du village, qui aujourd’hui a plus de 100 ans sur ce patrimoine. Et ça marche.  Nous sommes contents de voir que la mortalité a  fortement baissé avec ce que nous avons mis en place depuis plusieurs années.»


Création de l’association  « l’arbre aux abeilles »
S’il fait référence à Noé puis à Godard et à son « sauve-qui-peut la vie », c’est pour nous faire pointer du doigt avec humour que son embarcation, malgré les aléas des pesticides, des pratiques encore néfastes pour les  pollinisateurs,  a fait ses preuves mais sans oublier pour cela de faire monter à son bord des apiculteurs professionnels et des  scientifiques. « Revenir à  des traditions et des savoir-faire ancestraux, c’est aussi prouver que c’est toujours possible aujourd’hui avec des connaissances et des techniques actuelles. En créant l’association  « l’arbre aux abeilles », l’idée était de  sauvegarder l’abeille,  d’expérimenter, d’actualiser le patrimoine, de favoriser des cultures bio, des pratiques… pour lui redonner son terrain de vie.»

Création du conservatoire de l’abeille noire
Ce lieu  d’expérimentation  s’appelle  « la Vallée de l'abeille noire». Il regroupe trois vallées, celles du Tarn, de l’Alluech et du Gardon.  L’objectif pour l’association et aujourd’hui le conservatoire de l’abeille, est de rouvrir des espaces laissés à l'abandon et de relancer des cultures locales oubliées, qui pendant des siècles ont nourri les hommes tout en offrant aux pollinisateurs une flore abondante et diversifiée telle le sarrazin mais également  des arbres fruitiers anciens de la région. « L’abeille est comme l’humain, elle connaît la malbouffe. Sa nourriture  n’a pas aujourd’hui la diversité et la qualité qu’elle avait autrefois. La création du conservatoire de l’abeille  avec l'implication de scientifiques permet  d'évaluer l'impact bénéfique du projet sur la biodiversité et le territoire  »  raconte  celui qui aspire à un modèle agro-culturel alternatif.


Un message fort
Le message fort de notre apiculteur à la belle énergie puisée auprès de ses abeilles pourrait se résumer à ces quelques principes qu’il nous confie : «  les abeilles ne sont pas des adeptes de la transhumance, n’abusons pas de l’apport de sucre même s’il est souvent nécessaire, donnons-leur une nourriture gastronomique, faisons leur confiance pour gérer leur génétique, ne pratiquons pas la sélection, laissons les reines vivre  jusqu’au bout leur vie.  Vous aurez alors, apiculteurs, un miel gastronomique et  comme le dit ma compagne : des abeilles heureuses »


Un livre aujourd’hui
Si vous voulez en savoir plus sur les pratiques de l’apiculture, Yves Élie  Laurent  est l’auteur de  « la  vallée de l’abeille noire », une autre façon pour lui  de sensibiliser et transmettre son message.


Et une fête à venir…
Enfin  pour goûter à ce « miel gastronomique » rendez-vous en  Lozère, à  Pont-de-Monvert,  fin octobre pour la 8e fête de l’abeille noire  un « Moment important  - comme le revendique avec sincérité notre Cévenol - pour manifester joyeusement les espoirs que suscitent cette abeille noire et les pratiques agricoles innovantes et traditionnelles. »

*  vive, frugale, résistante,  l’abeille noire est présente des Pyrénées à la Scandinavie depuis un million d’années environ.  De couleur brun noir,  son abdomen est large  et volumineux cette abeille locale est particulièrement adaptée au climat européen. (extrait de Pollinis)
 Les Trois coups ! selon Yves Élie Laurent

 

 Les Trois coups ! selon Yves Élie Laurent




> Coup de chapeau :  « A un ouvrage de Giono  -Lettre aux paysans sur la pauvreté et la paix * - Il faut prendre le temps de le lire. C’est un livre de 1938 et il  est intemporel »

> Coup de main : « Il y a un coup de main à donner aux conservatoires  de l’abeille, pas forcément  le  nôtre mais ceux qui sont le  plus proches de vos lecteurs. Comment ? En signant des pétitions, en achetant du miel, en proposant leur service… »

> Coup de projecteur : « je pense à ces jeunes de plus en plus nombreux qui créent, comme Lucile Martin qui a créé la marque Origines,  une maison de tissage avec une  transformation des fibres naturelles des plants de chanvre, lin… à partir du local. Elle est à Castres et fait un beau travail, il faut aller voir ce qu’elle fait, la rencontrer… »



Pour les plus curieux :   l’Association l’abeille noire      -        https://ruchetronc.fr/ruche_tronc.php?mn=9


                                      Le conservatoire de l’abeille noire en Lozère  -             https://ruchetronchttps://ruchetronc.fr/ruche_tronc.php?mn=14.fr/ruche_tronc.php?mn=14


Vous avez aimé ce récit, vous aimerez…   Une fête de l’arbre … bien conservée !Montesquieu 47   -             https://www.ici-toutvabien.org/informer/230-fete-arbre.html

Partager cet article de ICI, tout va bien
Pin It

REDACTION

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l’utilisation de cookies. En savoir plus