Paris | 75

Le métier de paysagiste en quelques années a évolué au regard des enjeux écologiques, du réchauffement climatique. Métier aux multiples interactions, les paysagistes sont des concepteurs qui doivent s’adapter aux exigences actuelles, mais aussi envisager leurs créations dans la durée. Rencontre avec une paysagiste, urbaniste.

Depuis qu’elle a ouvert son agence voici vingt sept ans, Laure Planchais  évoque un métier qui a évolué, le Paysagiste n’a plus besoin d’aller expliquer ce qu’il peut amener dans un aménagement  d’espace ou  la création de nouveaux quartiers : «Il est devenu un incontournable pour les collectivités, grandes ou petites. Quant au métier lui-même, il  a dû répondre aux enjeux écologiques, de réchauffement climatique, de réemploi de matériaux. Des sujets qui n’étaient pas abordés par les maitres d’ouvrage voici quelques années. Tout comme la nature en ville était une inconnue voici peu de temps».

« Planter un arbre est un acte fort pour l’avenir… »
Dans cette évolution, l’arbre en ville s’est multiplié  dans la plupart des grandes agglomérations, les effets d’annonces ne manquent pas,  500 000 arbres ici, un million là-bas… qui dit mieux ?  « Planter un arbre est un acte fort pour l’avenir, qui dépasse le temps de la vie humaine. Cette perspective invite à le faire dans de bonnes conditions. Relever  le défi  du réchauffement  en plantant autant d’arbres… Je pense que notre réflexion doit amener d’autres réponses aux enjeux écologiques. Le risque aussi  dans cette surenchère est que nos métropoles s’uniformisent et finissent alors par se ressembler.» 


Apporter aussi une réponse  économique
Laure Planchais met  en avant  l’importance de tirer parti,  certes de l’histoire du lieu, mais aussi de  sa richesse qui peut être qualifiée  « du peu » , voire de « paysage frugal ». « Chaque projet a ses contraintes et donc ses stimulations, mais nous avons de plus en plus à apporter une réponse  économique. Pour les communes n’ayant pas les  mêmes moyens que les grandes villes, il faut investir encore plus dans la  matière grise.»  

Le trio nécessaire pour une bonne réalisation
L’opération  du « Parc du grand pré » à Langueux (Commune de 7000 habitants - Côtes d’Armor)  pour laquelle Laure Planchais  eu le grand prix national du Paysage en 2012 confirme cette  méthode  de tirer parti : « Pour qu’une réalisation soit réussie, il faut un bon trio : élus, concepteur et entreprise qui réalise la mise en place. Le projet de Langueux  a été conçu en 2002 et réalisé en 2007. À cette  époque, le  réemploi des pieux  de bouchots  a été une proposition plus  qu’une réponse à une  exigence. Nous avons  également proposé des plantations d’arbres à partir de semis, mis en place par les écoles; les jeunes plants s’adaptant mieux à un nouveau milieu. C’est un projet où les élus à l’époque ont été réceptifs, visionnaires par rapport au message apporté. Vingt ans après, le réemploi de déchets, la réutilisation de matériaux sont devenus habituels.»

Participation des habitants  aux projets…
Aujourd’hui,  la participation des habitants aux projets d’aménagements, de plantations d’arbres…  est de plus en plus courante. « J’aime la démarche pédagogique lorsqu’elle est liée à l’histoire du projet, à une demande de co-concertation, de co-réalisation. Je pense que l’on va rechercher parfois  dans ses actions de la cohésion sociale là où elle n’est pas. J’aime ce qui se fait à la bonne franquette, lorsque la demande émane de ceux qui veulent mettre la main à la pâte.»

Mixité sociale, une demande réitérée des élus…
La  recherche de cohésion sociale ainsi que  la mixité sociale semblent une  demande  réitérée des élus : « Oui, mais la mixité sociale ne peut exister que si l’on retrouve de la mixité dans les usages. Les nouveaux quartiers doivent aller vers  le mélange  des usages ; commerce, travail, résidentiel… On peut aussi faire des choses superbes en faisant des quartiers avec  des lotissements et une zone d’activité ! »


Paysagiste, métier d’avenir…
Des écoles de paysagistes qui se multiplient, une formation revue ces dernières années, le métier de paysagiste  semble un métier d’avenir « Le métier dispose d’une bonne image, le titre de paysagiste concepteur est protégé depuis 2016 et en une génération, quatre écoles se sont ouvertes à Lille, Bordeaux, Blois et Marseille.»

 


Les Trois coups !  Selon Laure Planchais




> Coup de chapeau :  «Aux élus des petites et moyennes communes, qui disposent parfois  de vrais pépites dans leurs villes, mais dont  les défis  sont difficiles à relever,  ne disposant  pas dans leur équipe des compétences  ou des moyens techniques.  Je pense à ceux qui étaient en place en 2002 à Langueux et qui, pour moi, se sont révélés être des visionnaires.»

> Coup de main : « il est important, en tant que professionnel, de pratiquer l’entraide, notamment auprès des jeunes lorsqu’ils recherchent un stage, un travail… Dans mon esprit, il ne s’agit pas seulement de  transmettre un métier, mais aussi de participer à l’éducation au sens large.»


> Coup de projecteur : « sur les actions qui ont relancé les centres villes Cœur de ville ou Petites villes de demain… »

Pour les plus curieux : Agence Laure Planchais    -     https://www.laureplanchais.fr/fr/

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REDACTION

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